IVG dans la Constitution : "J'espère de tout mon cœur que lundi," le Congrès l'adoptera définitivement, déclare Éric Dupond-Moretti
"J'espère de tout mon cœur que lundi", le Congrès entérinera l'inscription dans la Constitution de "la liberté garantie" pour les femmes d'avoir recours à l'IVG, déclare jeudi 29 février sur franceinfo le ministre de la Justice, Éric Dupond-Moretti. Pour cela, il faut une majorité des trois cinquièmes des suffrages exprimés par les députés et sénateurs qui seront réunis dans la salle du Congrès du château de Versailles.
"Si on regarde les chiffres tels qu'ils se sont exprimés à l’Assemblée, tels qu'ils se sont exprimés au Sénat, je pense qu'il ne devrait pas y avoir de difficulté", avance le garde des Sceaux. Dès lors, "nous serons le seul pays au monde" à constitutionnaliser l'IVG, se félicite Éric Dupond-Moretti. Il estime qu'avec le vote favorable du Sénat mercredi "était une journée historique, sans galvauder les mots". Le ministre de la Justice salue "cette volonté transpartisane" d'inscrire cette "liberté fondamentale pour les femmes de disposer de leur corps" dans "la loi suprême", notre Constitution. "Il y a 15 ans qu'on n'a pas touché à la Constitution et on le fait pour la liberté des femmes, il y a du symbole", se réjouit-il.
Pourtant, certains sénateurs de la droite et du centre, majoritaires à la chambre haute, se sont montrés très réticents. Plusieurs arguent que le droit à l'IVG "n'est pas menacé" en France. "Faut-il attendre que l’IVG soit menacée pour réagir ? Je préfère anticiper", rétorque Éric Dupond-Moretti qui ne veut toutefois pas "être le procureur d’un procès en ringardise instruit contre le Sénat".
Au contraire, le garde des Sceaux "craint" que "ce droit, cette liberté soit discutée par d'autres plus tard". Il rappelle que la chaîne CNews a associé "le nombre d'avortements au nombre de morts du cancer et de morts liés au tabac". Il cite également le sénateur Reconquête, Stéphane Ravier. Ce "zémouriste qui vient sortir de l'écurie de Marine Le Pen" est "manifestement contre l'avortement" et il est "en chair et en os l'illustration qu'il y a des menaces". Ainsi, avec l'inscription de la "liberté garantie" de recourir à l'avortement dans la Constitution, une "abrogation de la loi Veil ne sera pas possible" et "on ne pourra drastiquement modifier les règles qui président d'ores et déjà".
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