Inscription de l'IVG dans la Constitution : "Il faut que ça soit accompagné de moyens", plaide Amnesty International
Alors que le Congrès doit se réunir en mars 2024 pour voter l'inscription de l'IVG dans la Constitution française, Lola Schulmann, chargée de plaidoyer pour Amnesty International, plaide jeudi 14 décembre sur Mouv' (Nouvelle fenêtre)pour que cette inscription "soit accompagnée de moyens". Elle espère ainsi que cela permettra d'obtenir "plus de moyens pour défendre le droit à l'avortement en France", qu'elle estime nécessaires. En effet, selon Lola Schulmann, aujourd'hui encore "il est difficile d'accéder à un avortement sûr, sécurisé et dans des délais convenables" en France.
Pour remédier à cela, elle plaide donc notamment pour "faire en sorte qu'on n'ait pas de centres IVG qui ferment dans des zones reculées" afin d'éviter aux femmes "de faire des centaines de kilomètres" pour pouvoir bénéficier d'un avortement. Elle veut également que des moyens soient mis en œuvre afin que ces centres "ne ferment pas l'été et que même en juillet en août on puisse avorter dans des délais convenables". Lola Schulmann souhaite aussi que des moyens soient apportés pour améliorer "l'éducation à la sexualité". "Il faut que tous les jeunes puissent accéder à une éducation à la sexualité, avec des informations sécurisées, fiables, vérifiées", insiste la chargée de plaidoyer droits des femmes et minorités de genre à Amnesty International.
"Démystifier l'avortement"
La future inscription dans la Constitution de "la liberté de la femme à recourir" à l'IVG représente "un signe très positif" pour Amnesty International. Lola Schulmann considère qu'il est important "d'ériger le droit à l'avortement en liberté fondamentale", d'autant plus dans le contexte international. Elle évoque notamment la situation en Pologne et aux États-Unis. "C'est inquiétant de voir qu'on est face à des régressions dans certains pays", juge-t-elle. Elle craint que derrière les "décisions très négatives" prises notamment "aux États-Unis et en Pologne", derrière se joue "le symbole plus global de ce qu'on appelle les droits sexuels et reproductifs".
"Des États veulent contrôler le corps des femmes et renforcer l'ordre patriarcal en disant qu'il faut restreindre."
Lola Schulmann, chargée de plaidoyer pour Amnesty Internationalà Mouv'
Elle se félicite par ailleurs de voir que les sages-femmes seront bientôt autorisées à pratiquer une interruption volontaire de grossesse instrumentale en milieu hospitalier.
Lola Schulmann salue "toutes les mesures qui tendent à faire en sorte que l'avortement soit un acte médical normal, classique". Elle juge important de "démystifier l'avortement".
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