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Facebook fournit à la police les échanges privés d'une adolescente américaine accusée d'avortement illégal, des internautes appellent à quitter le réseau social

Avec le mot d'ordre #DeleteFacebook, des internautes protestent contre la plateforme qui a fourni à la police les messages privés d'une jeune fille du Nebraska, sous le coup d'une enquête pour avoir recouru à une IVG médicamenteuse après le délai légal.

Article rédigé par franceinfo
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Publié Mis à jour
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Le logo Facebook, réseau social américain, le 19 novembre 2021. (KIRILL KUDRYAVTSEV / AFP)

Le mouvement #DeleteFacebook ("Supprimez Facebook") reprend aux Etats-Unis. Le réseau social est accusé d'avoir transmis à la police les conversations privées de deux utilisatrices visées par une enquête pour un avortement illégal, provoquant de vives réactions sur les réseaux sociaux. L'affaire a été révélée lundi 8 août par Forbes (en anglais) et d'autres médias américains.

Celeste Burgess, une Américaine de 17 ans, et sa mère Jessica font face à des poursuites après l'avortement de l'adolescente au Nebraska, où l'IVG est interdite à partir de vingt semaines après la fécondation. Selon la justice américaine, l'adolescente a ingéré une pilule abortive au-delà du délai légal, et aurait ensuite enterré le fœtus avec l'aide de sa mère.

La jeune femme est poursuivie pour "dissimulation ou abandon d'un corps humain", "dissimulation de la mort d'une autre personne" et "fausse déclaration", sa mère pour "pratique d'un avortement passé 20 semaines de grossesse", "pratique d'un avortement par un médecin non agréé", et "dissimulation d'un corps humain".

Des documents révélés par la presse

Les charges visant les deux femmes se fondent notamment sur des messages privés échangés sur Facebook, que le réseau social a accepté de transmettre aux autorités. La police a utilisé les données transmises par Facebook pour perquisitionner les téléphones et les ordinateurs des deux Américaines, comme le montrent des documents révélés par Vice (en anglais). Sur les réseaux sociaux, des internautes disent avoir supprimé Facebook et appellent d'autres utilisateurs à supprimer leur compte pour protéger leurs données personnelles.

Une première vague du hashtag #DeleteFacebook avait déjà émergé après la décision de la Cour suprême de laisser chaque Etat encadrer et restreindre l'accès à l'IVG. Des femmes s'étaient organisées sur les réseaux sociaux pour envoyer par courrier des pilules abortives dans des Etats ou l'avortement est interdit ou très restreint. Facebook avait alors déclaré qu'il bannirait de sa plateforme les utilisateurs qui postent des messages visant à contourner la loi.

Cependant, la filiale de Meta avait maintenu le doute sur une éventuelle transmission aux autorités des conversations privées de ses utilisatrices sous le coup d'une enquête pour avortement. La collaboration de Facebook avec les services de police ayant ouvert une enquête contre Celeste et Jessica Burgess fait craindre aux militantes pro-choix que la pratique ne soit généralisée. De son côté, Facebook s'est défendu en disant ne pas avoir eu connaissance que l'enquête concernait un avortement.

Deux mois après le renversement par la Cour suprême de l'arrêt Roe v. Wade, qui protégeait le droit à l'IVG aux Etats-Unis, l'avortement y est totalement interdit dans 10 Etats et restreint à un délai de 6 semaines de grossesse dans quatre autres.

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