Incendie à La Réunion : polémique sur les moyens aériens déployés
Actualisé à 20h15 (envoi de deux avions Dash bombardiers d'eau) :
Les moyens déployés pour lutter contre l'incendie qui ravage l'île de La Réunion depuis près d'une semaine sont-ils suffisants ? Pas vraiment, si l'on en croit les élus locaux - et la directrice du Parc national : tous réclament, outre les hélicoptères bombardiers d'eau qui tournent depuis cinq jours, d'autres moyens aériens plus conséquents. Des avions Dash-8, par exemple, qui peuvent transporter 12.000 litres par voyage, contre 800 pour un hélicoptère.
Et ce soir, le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant et celle de l'Outre-mer, Marie-Luce Penchard, ont décidé d'envoyer deux Dash bombardiers d'eau sur place. “Tous les moyens techniques et matériels utiles ont été mis à
disposition”, assure le ministère de l'Intérieur.
“Aujourd'hui les moyens humains sont très importants. Mais nous sommes sur
des zones très difficiles à plus de 2.000 mètres d'altitude avec des points
d'eau très éloignés. Une assistance aérienne nous semble indispensable en
complément des moyens humains”, dit Marylène Hoarau, la directrice du Parc.
11 maires et parlementaires de tous bords ont adressé une lettre à Nicolas Sarkozy pour demander des “moyens de lutte aériens adaptés” . “Huit hélicoptères dont seulement quatre bombardiers d'eau opèrent actuellement sur la zone”, écrivent-ils. Avant de rappeler que “l'intervention décisive de l'avion bombardier Dash-8” avait permis l'an dernier de maîtriser un incendie dans la même zone...
Les choses ne sont pas aussi simples, selon le porte-parole de la Sécurité civile. “Avec le Dash-8, il faut faire de nombreux largages en peu de temps. Lorsqu'on avait déjà utilisé le Dash-8 à la Réunion, on avait fait un largage toutes les 40 minutes ce qui n'est pas efficace”, explique le lieutenant-colonel Florent Hivert. Qui plus est, “le matin entre 1.600 et 2.000 mètres, il y a une épaisse couverture de nuages, ce qui fait que l'avion n'est opérationnel que l'après-midi”...
Et Nathalie Kosciusko-Morizet, la ministre de l'Ecologie, d'ajouter : envoyer un avion bombardier d'eau depuis la métropole prendrait au moins six jours. De plus, “le terrain est très accidenté. Il faut des largages plus précis et les hélicoptères sont mieux adaptés”. Bref, conclut-elle, “l'essentiel de la lutte doit se faire au sol” .
Dans l'immédiat, le ministre de l'OUtre-mer est attendue sur place mercredi. Marie-Luce Penchard vient, selon le communiqué, se “rendre compte sur le terrain de la mise en œuvre des moyens mobilisés dès la première minute pour faire face”.
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