Immigration : Le gouvernement injecte "une dose de poison, de méfiance et de discorde dans les veines du pays", accuse Jean-Luc Mélenchon

Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié Mis à jour
Politique migratoire à l'Assemblée nationale

Un débat sans vote est organisé à l'Assemblée nationale lundi afin de discuter de la politique migratoire de la France. 

Ce qu'il faut savoir

Quel cap pour la politique migratoire de la France ? L'Assemblée nationale aborde ce thème hautement sensible qui divise jusque dans la majorité, en attendant d'éventuelles décisions de l'exécutif. Le coup d'envoi de ce débat sans vote a été donné à 16 heures, lundi 7 octobre, par Edouard Philippe. "Le système français d'asile est aujourd'hui saturé", a déclaré le Premier ministre. La discussion se poursuivra mercredi au Sénat.

"Je n'ai pas peur de réfléchir à l'idée de quotas." Edouard Philippe n'a pas fermé la porte à des échanges sur des "objectifs quantitatifs dans l'immigration professionnelle". Il a rappelé, en revanche, que les quotas ne peuvent pas s'appliquer à l'asile et au regroupement familial.

Six "axes de travail" présentés dans l'Hémicycle. L'exécutif s'appuiera sur une synthèse transmise à la majorité, qui recense "dix faits" sur la politique migratoire de la France et "dix actions" menées par le gouvernement. "Six axes de travail" vont être présentés aux députés, dont une réflexion sur les prestations sociales accordées aux demandeurs d'asile.

Des discussions sur les demandes d'asile. Le débat portera notamment sur la "forte augmentation de la demande d'asile", portée à 123 625 personnes en 2018, soit une croissance de 22% en un an, souligne Matignon. Parmi ces demandeurs, Albanais et Géorgiens, ressortissants de pays considérés comme "sûrs", figurent respectivement en deuxième et troisième positions, derrière les Afghans.

Pas de suppression de l'AME. Sur le volet social, Emmanuel Macron a rejeté l'idée d'une suppression de l'aide médicale de l'Etat (AME) aux sans-papiers, mais a souhaité une évaluation du panier de soins pour lutter contre certains "excès". Une réforme de la protection universelle maladie, dont bénéficient les demandeurs d'asile, serait également envisagée.

Des tensions dans la majorité. La mise en avant du thème de l'immigration, qui avait déjà divisé lors du vote sur la loi asile et immigration en 2018, a fait grincer une partie de l'aile gauche de la majorité.