Homosexualité qualifiée d'"abomination" : la condamnation de Christine Boutin annulée en cassation
Selon les juges, ce propos était "outrageant" mais ne constituait pas une provocation à la haine.
"L'homosexualité est une abomination." En prononçant ces propos, en 2014, l'ex-présidente du Parti chrétien démocrate, Christine Boutin, n'a pas incité à la haine ou à la violence contre les homosexuels, selon un arrêt de la Cour de cassation rendu mardi 9 janvier et consulté par Libération. Dans ce texte, la juridiction casse la condamnation en appel de l'ancienne ministre du Logement, qui avait écopé, en 2016, comme en première instance, de 5 000 euros d'amende.
"Le propos incriminé, s’il est outrageant, ne contient néanmoins pas, même sous une forme implicite, d’appel ou d’exhortation à la haine ou à la violence à l’égard des personnes homosexuelles", justifie la Cour de cassation. "Ce n'est pas un blanc-seing pour Christine Boutin qui aurait pu être condamnée sur un autre fondement pénal selon les juges", souligne l'association LGBT Mousse, citée par Libération.
"Tradition chrétienne", selon Boutin
Dans un entretien à la revue Charles paru en avril 2014 sous le titre "Je suis une pécheresse", Christine Boutin avait affirmé : "L'homosexualité est une abomination. Mais pas la personne. Le péché n'est jamais acceptable, mais le pécheur est toujours pardonné." "Mon opinion s'inscrit dans la tradition chrétienne", avait ensuite justifié l'ancienne députée des Yvelines, tout en précisant qu'elle avait plus tard regretté ses propos. "Mais je suis une femme directe, j'essaye d'être en accord avec mes convictions profondes mais cela ne veut pas dire que je condamne les personnes homosexuelles", avait-elle assuré.
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