La France moins homophobe mais peut mieux faire
L'association SOS homophobie estime que la société accepte de mieux en mieux la diversité des orientations sexuelles mais pointe une "homophobie ordinaire" résistante.
La société française est plus ouverte et plus tolérante vis-à-vis de l'homosexualité mais un noyau dur d'homophobie résiste, selon un rapport de l'association SOS homophobie publié lundi 14 mai. La seizième édition de ce travail de 175 pages est rendue publique à quelques jours de la Journée mondiale contre l'homophobie célébrée le 17 mai.
"Le nombre de témoignages que nous avons recueilli sur des agressions physiques à l'encontre des homosexuels a progressé en un an de 5% en 2011 pour atteindre 1 556", explique la présidente de SOS homophobie, Elisabeth Ronzier. "Nous ignorons si cela est dû à une augmentation des cas, ou au fait que nous recueillons plus de signalements car notre association est plus médiatisée et que les violences et les discriminations sont de moins en moins tolérées."
Il n'existe pas au ministère de l'Intérieur ou de la Justice de statistiques sur les agressions homophobes. Les chiffres communiqués dans ce rapport sont uniquement établis à partir des témoignages reçus par l'association, qui revendique 1 000 adhérents et 260 membres actifs en 2012 contre 400 adhérents et 130 membres actifs en 2010.
L'homophobie au travail explose
Le web reste un terrain privilégié pour la lesbophobie, la gayphobie, la biphobie ou la transphobie (LGBTphobie) mais on note "cette année le retour du contexte travail", selon Elisabeth Ronzier. "Au travail, la crise et les difficultés durcisssent les rapports sociaux et les employeurs et collègues affichent plus librement leur homophobie", estime-t-elle. Les cas d’homophobie au travail ont ainsi progressé de 36 % en 2011, précise 20minutes.fr.
Si 69% des signalements proviennent d'hommes, les cas concernant les lesbiennes augmentent de 28% et ceux concernant les transexuels sont passés de 8 en 2008 à 66 en 2011. Géographiquement, les départements où les témoignages sont les plus nombreux sont Paris, le Nord, la Gironde, le Rhône, le Var, les Hauts-de-Seine et le Val-de-Marne.
Les agressions physiques sont passées de 125 cas en 2010 à 152 en 2011, soit le même nombre qu'en 2005, année record. Parmi ces victimes, 27 personnes ont fait constater leurs blessures auprès des urgences médico-judiciaires, cumulant 225 jours d'interruption temporaire en 2011, soit en moyenne plus de 8 jours d'ITT pour chaque victime.
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