Hommages unanimes à la mémoire de Stéphane Hessel
Une amitié de plus de 70 ans. C'est l'un de ses plus vieux amis, résistant, comme lui, qui lui rend hommage. Jean-louis Crémieux-Brilhac dit de lui : "Je n'ai cessé d'admirer sa capacité d'espoir citoyen, ses engagements, son courage" .
Avec Edgar Morin, Stéphane Hessel a écrit Le chemin de l'espérance. Le sociologue se souvient "d'un homme d'une grande jeunesse d'esprit, d'un homme exemplaire " .
Impossible de ne pas rappeler Indignez-vous ! , son petit livre qui s'est vendu à des millions d'exemplaires. La maison d'édition Indigènes était bien loin d'imaginer un tel succès... Son éditeur Jean-Pierre Barou, parle d'un livre "d'une vitalité sans précédent" .
Stéphane Hessel, homme politique
Il y a aussi des amitiés politiques. "Un homme lumineux" , se souvient Pierre Larrouturou, qui avait créé avec lui le collectif "Roosevelt 2012", pour réformer l'économie.
"Une voix qui nous réveille, qui nous bouscule... qui va nous manquer" , estime Martine Aubry, ex-Première secrétaire du Parti socialiste - que Stéphane Hessel avait soutenue pendant la primaire socialiste.
Son successeur à la tête du Parti socialiste, Harlem Désir, se souvient des combats communs avec Stéphane Hessel. Notamment "pour donner une âme à l'Europe ".
Cécile Duflot, la ministre du Logement, a de son côté tenu à rappeler que Stéphane Hessel était en dernière position sur la liste EELV emmenée par elle à Paris, lors des régionales de 2010.
Tellement de gratitude pour lui qui disait des poèmes en meeting et à l'oreille de toujours garder le sourire. Merci Stéphane Hessel. Merci
— Cécile Duflot (@CecileDuflot) February 27, 2013
François Hollande, pour sa part, a rendu hommage à "une grande figure dont la vie exceptionnelle aura été consacrée à la défense de la dignité humaine" . Le président de la République termine par ces mots : "Sa capacité d'indignation était sans limite, sauf celle de sa propre vie. Au moment où celle-ci s'achève, il nous laisse une leçon, celle de ne se résigner à aucune injustice. J'adresse à sa famille et à ses proches le témoignage de notre reconnaissance."
Une des seules voix à droite est celle de Jean-Marie Cavada, eurodéputé, vice-président du Nouveau centre : "Avec la mort de Stéphane Hessel, l'Europe perd l'appui d'un Européen profondément convaincu . Il pensait que la France ne pouvait avoir de destin international qu'à travers une puissante collaboration avec l'Allemagne, et un militantisme pour une fédération européenne."
Il y a aussi Jean-Louis Borloo, président de l'UDI, qui dit garder de lui "l'image d'un grand penseur à l'intelligence et à la clairvoyance remarquables . Comment ne pas parler de son engagement pour les droits de l'Homme d'abord dans la Résistance, puis au service de l'Etat, en contribuant à la rédaction de la Déclaration universelle des droits de l'Homme sous l'égide des nations-Unies ? Je garderai toujours l'image de cet Européen convaincu qui a tant fait pour l'unification et la pacification de notre continent."
Un mot encore - celui de la fin ? - de la part de la ministre déléguée aux personnes âgées, Michèle Delaunay :
Et le nom d' #Hessel se répand sur la toile comme une tache d'encre noire...
— Michèle Delaunay (@micheledelaunay) February 27, 2013
Très vite, une page Facebook s'est montée, pour appeler à un rassemblement à la mémoire de Stéphane Hessel en fin de journée, place de la Bastille à Paris.
"Un maître à ne pas penser"
Dans ce concert de louanges post-mortem, il est une réaction qui fait un peu tache - d'autant qu'elle ne vient pas de n'importe qui : elle émane de Richard Prasquier, le président du Crif, le Conseil représentatif des institutions juives.
S'il retient que Stéphane Hessel fut un "résistant courageux, un contributeur, modeste mais réel, à la lutte pour les droits de l'Homme (y compris à l'époque des refuzniks) et un amoureux passionné des lettres françaises" , Richard Prasquier exprime aussi sa stupéfaction à l'avoir vu "grandir ou (...) laisser grandir par ses thuriféraires dévoués, le rôle qu'il avait tenu dans plusieurs événements importants de notre histoire" .
"Il va sans dire que nous étions effarés par le succès de son fascicule (ndlr: Indignez-vous !) d'une indigente indignation" , poursuit-il. Avant de conclure d'un définitif : "Stéphane Hessel fut avant tout un maître à ne pas penser" .
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