Hénin-Beaumont : le FN prive la Ligue des droits de l'Homme de local
C'est un local de 20 m² situé au rez-de chaussée avec une grande vitrine où s'affichent des messages citoyens. On peut y lire les résultats d'un récent concours de poésie sur le thème de l'égalité des droits.
Ce local de la Ligue des droits de l'Homme (LDH) est à quelques pas seulement de l'hôtel de ville d'Hénin-Beaumont. Il appartient d'ailleurs à la mairie qui depuis une dizaine d'années le laissait librement et gratuitement à disposition de la LDH, à laquelle les différentes municipalités versaient aussi une subvention : 300 euros par an.
La LDH devra quitter les lieux
Mais pendant la campagne des dernière élections municipales, la Ligue des droits de l'Homme s'était clairement prononcée contre l'extrême droite. Depuis plus longtemps encore, elle s'opposait au Front national à Hénin-Beaumont. Le nouveau maire de la ville, Steeve Briois, a donc souhaité réagir, et a annoncé qu'il mettait fin au prêt du local, le jugeant "injustifié ". La LDH devra donc rapidement quitter les lieux.
"La Ligue des droits de l'Homme est une association politisée. Dès l'instant où elle s'immisce dans la vie municipale avec des a priori, on coupe les liens ", se justifie Steeve Briois.
"C'est un premier dérapage "
Les responsables de cette association de défense des droits de l'homme ne s'attendaient pas à travailler en très bonne entente avec le nouveau maire FN. Mais ils accusent tout de même le coup face à une telle mise en demeure de quitter le lieux. Alain Pruvot, président de la section locale, explique que "c'est la première fois [qu'il] entend un maire tenir des propos semblables ". "C'est un premier dérapage, c'est évident. Nous allons proposer de mettre en place un comité citoyen de vigilance républicaine. "
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Le responsable de la LDH espère recevoir des soutiens exterieurs dans les prochains jours. Malgré tout, il s'est déjà renseigné pour trouver un autre local dans une autre commune du secteur en vue d'un déménagement.
Le maire d'Hénin-Beaumont, lui, a réagit dans un communiqué. Il invoque une décision du conseil d'Etat qui indique "qu'une commune ne peut pas subventionner une association
qui combat une formation politique dont l'existence est légalement
reconnue ". Et Steeve Briois d'ajouter : "Que les médias puissent reprocher à la nouvelle équipe municipale de respecter la loi est un comble ".
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