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Accusé d'agression sexuelle, Jean-Jacques Bourdin est écarté "temporairement" des antennes de BFMTV et RMC

"Ce retrait temporaire de l'antenne permettra d'éviter les instrumentalisations politiques et médiatiques de cette affaire", écrit dimanche le groupe Altice Media dans un communiqué.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le journaliste Jean-Jacques Bourdin, le 18 janvier 2022 à Uzerche (Corrèze). (ALAIN JOCARD / AFP)

Un retrait, "à la demande de la direction". Le groupe Altice Media, maison-mère de BFMTV et RMC, a annoncé, dimanche 23 janvier, la mise en retrait temporaire de de son présentateur vedette, Jean-Jacques Bourdin, accusé d'agression sexuelle. "Ce retrait temporaire de l'antenne permettra d'éviter les instrumentalisations politiques et médiatiques de cette affaire", écrit le groupe dans un communiqué, précisant que "cette décision a été prise pour ne pas porter préjudice au fonctionnement quotidien de BFMTV et RMC".

Altice "rappelle qu'une enquête interne a été ouverte pour s'assurer qu'aucun fait de ce type n'a été porté à la connaissance des salariés et managers de l'entreprise". La durée de la mise à l'écart de Bourdin n'est pas précisée, ni ses modalités juridiques. "L'interview politique de 8h30, sur BFMTV-RMC, sera assurée par Apolline de Malherbe à partir de lundi", a fait savoir le groupe, tandis que l'émission politique "La France dans les yeux", sur BFMTV, sera animée par Bruce Toussaint.

"Je regrette la décision unilatérale du Groupe BFMTV et RMC de me retirer des antennes pour prévenir des risques d'instrumentalisation de la plainte dont je fais l'objet", a écrit le journaliste dans un communiqué transmis dimanche par son avocat. "Je rappelle que je conteste les faits qui me sont reprochés et déplore que le principe de présomption d'innocence soit ignoré."

La déclaration de Pécresse face à lui

Le parquet de Paris a ouvert le 18 janvier une enquête contre Jean-Jacques Bourdin après le dépôt d'une plainte par une ancienne journaliste de BFMTV. Elle y dénonce des faits remontant à octobre 2013 et à un déplacement professionnel à Calvi (Haute-Corse). Dans sa plainte, elle raconte qu'un matin, entre 6 heures et 7 heures, elle va se baigner dans la piscine de son hôtel et est rejointe par Jean-Jacques Bourdin qui nage à sa hauteur, la saisit par le cou alors qu'elle n'a plus pied et tente plusieurs fois de l'embrasser.

Elle affirme que le présentateur vedette lui a alors dit : "J'obtiens toujours ce que je veux". "J'ai vécu cette dernière phrase comme s'il me prévenait que tôt ou tard il aurait ce qu'il voulait" et "comme une menace de la part de quelqu'un qui avait un ascendant hiérarchique sur moi", explique-t-elle dans sa plainte. Mis en cause, Jean-Jacques Bourdin conteste les faits. L'enquête a été confiée au commissariat du 16e arrondissement. Elle pourrait aboutir au constat que les faits sont prescrits, puisque le délai en la matière est de six ans, et que la plainte date de janvier 2022.

Cette affaire a déclenché une vague de réactions dans la classe politique. Face au journaliste mardi soir dans le cadre de l'émission "La France dans les yeux", la candidate Les Républicains à la présidentielle, Valérie Pécresse, a notamment promis que "la loi du silence, c'est fini". Vendredi, le candidat écologiste,Yannick Jadot, a lui annulé un entretien prévu avec le journaliste.

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