Violences sexuelles : "Alors qu'on a une augmentation des plaintes, on a une diminution des condamnations, quelque chose ne va pas"
Emmanuelle Piet, présidente du Collectif féministe contre le viol, a réagi, vendredi sur franceinfo, à la publication des données statistiques du ministère de l'Intérieur sur le nombre de plaintes pour viols et agressions sexuelles enregistrées par les forces de l'ordre.
La "forte hausse" des plaintes pour viols et agressions sexuelles en 2018 "est un signe très positif, mais il faut le mettre en parallèle avec les statistiques du ministère de l'Intérieur", a nuancé, vendredi 1er février sur franceinfo, Emmanuelle Piet. La présidente du Collectif féministe contre le viol a expliqué que les chiffres du ministère révèlent "une baisse de 40% des condamnations pour viol entre 2009 et 2016".
"Alors qu'on a une augmentation des plaintes, on a une diminution des condamnations donc il y a quelque chose qui ne va pas", a indiqué Emmanuelle Piet. Donc, on espère que la parole des femmes et leurs plaintes seront entendues." La présidente du Collectif féministe contre le viol a indiqué qu'"il y a eu une plateforme, mais je crois quand même qu'avec cette période d'hyperactivité policière avec le terrorisme, c'est clair que le viol n'est pas dans les priorités".
Aujourd'hui, on ne sait pas comment sont traitées les données qui figurent sur ce portail.
Caroline Mécary
avocate au barreau de Parisà franceinfo
Concernant cette plateforme mis en place par le gouvernement en novembre dernier pour signaler en ligne les violences sexuelles, l'avocate au barreau de Paris, Caroline Mécary, n'est pas satisfaite : "C'est insuffisant, parce qu'il ne suffit pas de signaler le fait qu'on a été victime d'une violence. Si on veut respecter l'Etat de droit, il faut à la fois entendre la victime, mais aussi faire une enquête etc."
Caroline Mécary a poursuivi en expliquant avoir "quelques doutes sur la possibilité ou du moins sur l'engagement de l'Etat à mettre en place des actions concrètes qui devraient être mises en place, tout simplement parce que le budget de Marlène Schiappa est un budget ridiculement petit. 30 millions d'euros par an, c'est nettement insuffisant et les associations d'aide aux femmes victimes de violences le disent très clairement".
Selon des statistiques publiées jeudi par le ministère l'Intérieur, le nombre de plaintes pour viols et agressions sexuelles enregistrées par les forces de l'ordre a fortement augmenté en 2018. 17% pour les plaintes pour viol et 20% pour celles pour agressions sexuelles.
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