Les violences sexuelles ou sexistes sont partout, même dans la très réputée École polytechnique, à Palaiseau (Essonne). D'après une enquête interne, à laquelle ont répondu plus de 2 000 étudiants, 35,3% des femmes scolarisées ici auraient été victimes de propos ou attitudes à caractère sexuel non consentis. De plus, 23,1% d'entre elles auraient même subi des agressions sexuelles, et 11 étudiants auraient été victimes de viol ou de tentative de viol.Un devoir de réservePour Eugénie Multrier, étudiante en 2ème année et membre du bureau des étudiants, ces chiffres ne sont malheureusement pas surprenants. "Au sein des événements associatifs, on sait qu'il y a un sujet. On connaît quelques personnes qui ont souffert de ce genre de violences", souligne-t-elle. Pression de l'excellence en semaine, soirées très arrosées le week-end... Certains étudiants sembleraient ne pas réussir à gérer un tel cocktail. À cela, s'ajoute le devoir de réserve auquel les élèves, tous officiers, sont tenus. Pour la direction de la célèbre école d'ingénieurs, il était donc important de mettre des chiffres sur les faits avant de pouvoir les traiter. "On va faire de la prévention de façon beaucoup plus systématique", assure le général François Bouchet, directeur général de l'École polytechnique.