Vienne : des parents dénoncent l'omerta dans une école privée catholique après une agression sexuelle
Une fillette de CP a été emmenée de force dans les toilettes par un autre élève qui l'y a agressée sexuellement. Selon la mère, le directeur de l'école a minimisé les faits, expliquant que ces choses-là arrivaient très fréquemment.
Des parents d'élèves dénoncent une forme d'omerta dans une école privée catholique de Saint-Benoit, près de Poitiers dans la Vienne, après une agression sexuelle d'un élève de CP sur une autre élève, rapporte France Bleu Poitou vendredi 1er juillet.
La mère de la victime a appris que sa fille avait subi une agression sexuelle seulement à la sortie des classes un soir, en discutant avec d'autres parents d'élèves. Une fois chez elles, elle lui demande ce qu'il s'est passé et la fillette lui raconte qu'un élève l'a emmenée de force dans les toilettes, l'a embrassée sur la joue, la bouche, puis lui a retiré sa culotte et l'a embrassé sur le sexe.
"Un secret avec la maîtresse"
La fillette a aussi confié à sa mère qu'il s'agissait d'un "secret avec la maîtresse" et qu'il "fallait" qu'elle se taise. Ces derniers mots ont encore plus alerté la mère qui a demandé un rendez-vous avec le directeur de l'école. Elle assure qu'il a minimisé les faits devant elle, estimant que ces choses-là arrivaient très fréquemment à l'école. Son ancien compagnon, le père de la victime, aussi présent lors du rendez-vous, a perdu patience et plaqué le directeur contre le mur. La police est venue l'interpeller et le directeur a déposé plainte contre lui.
Après ce rendez-vous, la mère a envoyé un courrier au procureur de la République de Poitiers et au rectorat. Elle a aussi prévenu le diocèse, qui, s'il comprend l'inquiétude des parents, soutient toutefois la direction de l'école. "Il y a peut-être un écart entre se croire entendu et espérer que tout ce que proposent les parents soit mis en place", explique à France Bleu Bernard Roux, le directeur diocésain.
La mère a inscrit sa fille dans le public pour la rentrée prochaine. Trois autres mères ont aussi enlevé leurs enfants de cette école, estimant qu'elle protégeait l'élève soupçonné d'agression sexuelle, aussi connu pour des faits de violences et de harcèlement.
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