Un homme qui se frottait à des collégiennes dans le métro parisien arrêté "comme dans les films"
Le commissaire Vianney Dyevre, chef du service de la brigade de protection des mineurs de Paris, revient sur l'arrestation d'un "frotteur"' soupçonné d'agressions sexuelles dans le métro parisien.
Le procès d'un "frotteur" s'ouvre lundi 11 février à Paris. Il est soupçonné d'avoir agressé sexuellement cinq adolescentes dans le métro parisien ces sept derniers mois et a été interpéllé vendredi 18 janvier. Le commissaire Vianney Dyevre, chef du service de la brigade de protection des mineurs de Paris, explique comment le travail d'enquête a permis d'arrêter cet homme.
franceinfo : Comment avez-vous identifié et arrêté l’homme ?
Vianney Dyevre : Un peu comme dans les films. Vous avez vu le film Polisse de Maïwenn, qui raconte un peu l’histoire de ce service que je dirige ? Nous avons agi lorsque nous avons eu en main plusieurs affaires concernant des mineures, victimes d’agressions sexuelles dans le métro par un individu dont nous avons pu obtenir progressivement un signalement : quelques images grâce aux caméras de la RATP, puis des descriptions très précises avec un mode opératoire, un lieu où il sévissait et un horaire. Forts de tous ces éléments, progressivement, on met en place des dispositifs : les fonctionnaires des différents groupes partent sur le terrain. Un matin du mois de janvier, nous avons pu l’interpeller.
L'un des témoignages importants dans cette affaire est celui d’une des adolescentes de 14 ans que l’homme avait agressé dans le métro. Cette dernière l’avait suivi et apporté un témoignage très précis. Cela a permis son arrestation ?
Il y a évidemment les témoignages, il y a aussi les reconnaissances, une fois qu’il est interpellé. Il y a les auditions qui sont pratiquées. Et puis, il y a les images, qui sont de bonne qualité : cela permet d’avoir quand même une description vestimentaire et autant d’éléments qu’il est possible de retrouver en perquisition.
Une arrestation comme celle-ci demande combien de mois de travail ?
Cela monte progressivement en charge. Les premières agressions commencent au mois de juin, l’interpellation a lieu au mois de janvier. Il y a le temps de récupérer les éléments et de sensibiliser nos collègues des réseaux ferrés, qui eux ont une capacité de frappe avec une centaine de patrouilles déployées tous les jours et une grande réactivité. Le travail monte progressivement en charge, quand il y a un fait on enquête sur ce fait, mais quand il y en a deux, trois, puis quatre, il est de mon devoir de mettre de plus en plus de fonctionnaires sur le terrain pour le dispositif.
Les "frotteurs" reconnus, arrêtés puis jugés, sont une infime minorité des cas ?
Oui. Il n’y a pas énormément d’affaires concernant des mineurs et, heureusement, d’agressions sexuelles au préjudice de mineurs dans le métro. Je ne vois pas de montée en puissance dans le nombre d’agressions sur les mineurs. Il n’y a pas de "chiffres noirs", de délinquance non révélée, car quand on s’attaque à des mineurs, l’information remonte assez vite aux services de police.
Comment travaillez-vous ?
Il n’y a que des agents en civil, répartis en deux sections. Une section qui ne traite que l’intra-familial et l’institutionnel et une section qui s'occupe de tout ce qui est agresseur non-identifié contre X : les prédateurs sexuels, les agressions sur internet. C’est plus là, en revanche, qu’il y a une explosion.
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