#Metoo : hausse du nombre de victimes de sexisme enregistrés par les forces de l'ordre en 2020
86% des victimes sont des femmes et il s'agit surtout d'infractions commises dans le cadre conjugal.
Le gouvernement observe une tendance à la hausse des victimes d'atteintes à caractère sexiste et sexuel en 2020, selon les dernières données rendues publiques mardi 18 janvier par le ministère de l'Intérieur. 228 510 personnes ont été enregistrées en 2020 comme victimes d'infractions sexistes par la police et la gendarmerie. Ce chiffre est "en augmentation de 8% par rapport à 2019 et de 4% en ne prenant que les faits commis sur l'année", indique cette publication.
En 2020, après une forte baisse observée pendant le premier confinement (-21% du 17 mars au 11 mai), le nombre de victimes enregistrées a été en forte hausse dans les mois suivants. Cette publication pointe de manière générale "une tendance à la hausse du nombre de victimes de sexisme enregistrées par les forces de sécurité". "Cette évolution s'inscrit notamment dans la continuité du mouvement #Metoo de libération de la parole des victimes de violences sexuelles" et "après la mise en œuvre des premières mesures impulsées par le Grenelle des violences conjugales en matière d'accueil des victimes dans les services de sécurité".
90% des mis en cause sont des hommes
L'immense majorité de ces victimes sont des femmes, (86% des victimes, soit 197 000 victimes) et 16% sont mineures. Il s'agit surtout d'infractions commises dans le cadre conjugal (71% des victimes enregistrées, soit 163 000 dont 87% sont des femmes) et "dans une moindre mesure" d'infractions à caractère sexuel hors cadre conjugal (28% des victimes enregistrées, soit 65 000 dont 85% sont des femmes).
D'après cette analyse, en 2020 145 000 personnes ont été mis en cause pour des crimes ou délits à caractère sexiste, ce sont quasi-exclusivement des hommes (90%). D'après cette publication du ministère de l'Intérieur, "l'évolution des plaintes enregistrées par les services de sécurité est (...) complexe à interpréter car résultant à la fois de l'évolution du phénomène en lui-même, de la perception qu'en font les victimes et de leur propension à porter plainte.
"Une des conséquences de la libération de la parole se concrétise par l'essor de plaintes portant sur des faits anciens, dont la part a augmenté depuis 2018, notamment concernant les violences conjugales et les violences sexuelles."
Ministère de l'Intérieurà franceinfo
La majorité des victimes continue de porter plainte dans un délai de moins de trois mois. "À l'inverse", note la publication, "comme en 2019, une part non négligeable des plaintes enregistrées en 2020 pour des atteintes sexistes concernent des faits qui remontent à plus de deux ans". Sur l’ensemble de l'année 2020, les victimes déposant plainte deux ans ou plus après les faits sont légèrement plus nombreuses en 2020 (de 14 % contre 12 % en 2019).
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