L'abbé Pierre est accusé de violences sexuelles par plusieurs femmes, annoncent Emmaüs et la Fondation Abbé-Pierre
L'abbé Pierre est accusé de violences sexuelles par plusieurs femmes, ont annoncé mercredi 17 juillet la Fondation Abbé-Pierre, Emmaüs International et Emmaüs France. Les faits dénoncés ont été commis "entre la fin des années 1970 et 2005", écrivent ces organisations dans un communiqué.
Emmaüs France dit avoir mandaté un cabinet d'experts après un signalement en 2023. Dans son rapport d'enquête (PDF) publié en juillet 2024, ce cabinet mentionne au total "7 personnes faisant état de violences subies par des femmes de la part de l'abbé Pierre". L'une d'elles "était mineure au moment des premiers faits". De plus, "au moins cinq personnes supplémentaires ont été identifiées comme ayant pu subir des faits de violences sans qu'il ne soit à ce stade possible de les entendre".
"Nos organisations saluent le courage des personnes qui ont témoigné et permis, par leur parole, de mettre au jour ces réalités, nous les croyons", écrivent les trois organisations dans un communiqué commun. L'abbé Pierre, de son vrai nom Henri Grouès, est mort en 2007 à 94 ans.
La Conférence des évêques de France exprime sa "honte"
La Conférence des évêques de France "apprend avec douleur les témoignages recueillis", a-t-elle réagi France sur X. Elle "tient à assurer les personnes victimes de sa profonde compassion et de sa honte que de tels faits puissent être commis par un prêtre, et redit sa détermination à se mobiliser pour faire de l'Eglise une maison sûre".
Si "l'abbé Pierre a eu, dans notre pays et dans le monde, un impact remarquable", "sa position ne saurait dispenser du travail de vérité nécessaire, que vient de réaliser Emmaüs avec clarté et courage", souligne-t-elle.
"Je suis triste, je suis en colère, je lui en veux d'avoir fait souffrir ces femmes", a affirmé Christophe Robert, délégué général de la Fondation Abbé-Pierre, mercredi soir sur France 2, qui parle d'une "déflagration". "Nous voulons soutenir de toutes nos forces les victimes que nous avons identifiées et celles, peut-être, qui se manifesteront."
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