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Jean-Jacques Bourdin visé par une deuxième plainte

La plaignante, une femme aujourd'hui âgée de 60 ans, a porté plainte pour "agression sexuelle", "harcèlement" et "exhibition".

Article rédigé par Géraldine Hallot
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le journaliste Jean-Jacques Bourdin lors de l'émission politique "La France dans les yeux" à Uzerche (Corrèze), le 18 janvier 2022. (ALAIN JOCARD / AFP)

Le journaliste Jean-Jacques Bourdin est visé par une deuxième plainte, déposée mercredi au commissariat du XVIème arrondissement de Paris et que la cellule investigation de Radio France a pu consulter jeudi 17 février. Il s'agit d'une plainte pour "agression sexuelle", "harcèlement" et "exhibition".

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La plaignante est une femme de 60 ans qui a été standardiste dans l'entreprise Méditraining, à Neuilly-Plaisance, où travaillait Jean-Jacques Bourdin en plus de son poste de journaliste à RTL.

Dans sa plainte, elle l'accuse de s'être masturbé devant elle dans les locaux de Méditraining à plusieurs reprises, et de l'avoir appelée à son poste "tous les jours pendant deux semaines".

Elle explique qu'au printemps 1988, quand elle avait 26 ans, Jean-Jacques Bourdin lui a proposé de visiter les studios de RTL, ce qu'elle a accepté. "Pendant le trajet, on échange sur mon travail et mes ambitions, explique-t-elle dans sa plainte. Je lui ai dit que je voulais être attachée de presse."

En arrivant à la radio, toujours dans la voiture, le journaliste a sorti son sexe, pris la main de la jeune femme et l'a posée sur son sexe, assure la plaignante. Selon elle, il lui a ensuite proposé 2 000 francs en échange. Elle précise qu'il a par ailleurs "essayé de [l]'embrasser de manière assez brutale, en [la] coinçant contre l'intérieur de la portière".

Des faits prescrits

La plaignante dénonce des faits datant du printemps 1988, soit 34 ans plus tard, et qui sont donc prescrits, car elle ne supportait plus la dichotomie entre la personne publique et son agresseur, a expliqué son avocat Eric Morain à la cellule investigation de Radio France.

"On parle de faits allégués il y a 34 ans, réagit l'avocat de Jean-Jacques Bourdin, Christian Saint-Palais, au micro de franceinfo. Jean-Jacques Bourdin conteste avoir jamais agressé une femme et s'être masturbé devant une femme. Cette curée médiatique et ce feuilleton sont insupportables."

"On salit l'honneur d'un homme 34 ans après des faits allégués. Que le parquet ouvre systématiquement des enquêtes désormais pour des faits prescrits, je suis opposé à cela. On ne peut pas se défendre !"

Me Christian Saint-Palais, avocat de Jean-Jacques Bourdin

à franceinfo

"Jean-Jacques Bourdin est innocent, a martelé son avocat Me Christian Saint-Palais. C'est un homme public : et alors ? C'est un homme qui a une vie de famille, qui a un honneur, qu'on ne peut pas piétiner sans vergogne, au mépris de la loi. [...] Nous voulons que les femmes qui ont été victimes il y a longtemps et qui n'ont pas osé parler puissent libérer leur parole. C'est une cause que je poursuis aussi et que je défends aussi puisque je suis avocat, je défends aussi des plaignantes. Mais ça ne peut pas se faire au mépris de toutes les règles. Je suis scandalisé quand je lis ce titre pour des faits allégués anciens de 34 ans. Je pense qu'on doit traiter l'information différemment, avec des précautions et en respectant des principes."

Jean-Jacques Bourdin, journaliste star de RMC et BFMTV, est déjà visé par une enquête pour "agression sexuelle" après une plainte de la journaliste Fanny Agostini pour "tentative d'agression sexuelle" à Calvi (Haute-Corse) en 2013. Depuis, le journaliste a été "temporairement" écarté de l'antenne de RMC et de BFMTV. Lui "conteste les faits" et "regrette la décision unilatérale" de son employeur.

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