Doubs : trois frères accusés de violences sexuelles sur mineurs, un appel à témoins lancé
Trois frères sont accusés de violences sexuelles sur des mineurs dans le Doubs. L'un a déjà été condamné et un autre été mis en examen mardi 14 novembre et placé sous contrôle judiciaire, rapporte vendredi 17 novembre France Bleu Besançon. Plusieurs enquêtes sont ouvertes dans ce dossier et de nombreux enfants sont potentiellement concernés.
L'affaire débute en mars 2021 à Saône, près de Besançon. Selon le procureur de Besançon, qui tenait un point presse vendredi matin, plusieurs collégiennes et lycéennes ont affirmé avoir été victimes de violences sexuelles chez leur assistante maternelle lorsqu'elles étaient enfants. Elles accusent le mari de leur nounou, un homme aujourd'hui âgé de 76 ans. En juin 2023, cet homme est condamné à cinq de prison pour des agressions sur ces enfants et sur sa propre petite-fille.
Le deuxième frère reconnaît d'autres agressions
Dans le cadre de ces investigations, les enquêteurs ont été amenés à entendre le neveu de l'homme en question. Celui-ci a expliqué avoir subi des violences sexuelles non pas de la part de son oncle, mais de son père. Une deuxième enquête est alors ouverte, cette fois concernant le frère de l'homme condamné.
Les investigations révèlent que des violences sexuelles ont pu avoir été commises sur huit personnes dans cette nouvelle affaire. Il y a d'abord les enfants du deuxième frère , le plus âgé de la fratrie, 78 ans, mais aussi des jeunes, accueillis là encore au domicile familial. En effet, sa femme est également assistante maternelle. Tous les faits qui lui sont reprochés sont désormais prescrits mais il les a reconnus.
Le troisième frère aussi mis en cause
Les investigations permettent par la suite aux enquêteurs de recueillir un nouveau témoignage. C'est cela qui fait l'objet d'une information judiciaire ouverte en début de semaine au pôle de l'instruction de Besançon. Le témoignage met en cause le troisième frère, le plus jeune de cette fratrie de six enfants, âgé de 70 ans. Il vit à Arguel et lui aussi a épousé une assistante maternelle. Son statut de famille d'accueil lui donne également le droit de recueillir et d'héberger des enfants placés par la justice.
Une des jeunes filles, au domicile de ses 18 mois jusqu'à ses 18 ans, a expliqué avoir été victime de violences sexuelles commises par cet homme. La plaignante a exprimé sa colère sur les réseaux sociaux. L'homme mis en cause en a eu connaissance et s'est présenté à la gendarmerie en février dernier pour contester les dires de la jeune femme, estimant qu'il s'agissait de mensonges. Finalement, il a reconnu une partie des faits. Une nouvelle enquête a donc été ouverte.
La femme dénonce à la fois des faits d'attouchements sexuels et un viol par pénétration digitale, alors qu'elle était âgée de treize ans. Née en en 1982, elle est devenue majeure en 2000. Le parquet a donc d'abord cherché à déterminer les faits qui étaient prescrits de ceux qui ne l'étaient pas. Les délits le sont, explique le procureur, mais pas les faits de crimes dénoncés par la jeune fille, justifiant l'ouverture de cette information judiciaire.
Un appel à témoins et victimes lancé
Le troisième frère a donc été entendu en garde à vue. Il a reconnu les agressions sexuelles mais a nié l'acte de pénétration, donc le viol. Compte tenu du fait qu'à Arguel puis à Larnod, ce couple a accueilli un très grand nombre de mineurs (des enfants placés ou bien des enfants accueillis au titre de l'exercice de l'épouse comme assistante maternelle), des neveux et nièces, et leurs propres enfants (quatre en tout), le procureur a lancé un appel à témoins et victimes.
Ce dernier frère, désormais mis en examen, a expliqué pendant sa garde à vue avoir été lui-même victime de violences sexuelles dans une structure d'accueil tenue par des prêtres à Villers-Saint-Martin. Selon lui, c'est ce qui expliquerait ses déviances sexuelles et son attirance pour des enfants et adolescents. Concernant le père des trois septuagénaires, il est décrit comme sévère mais il n'a pas été fait état, jusqu'ici, de violences sexuelles. Les frères ont quant à eux toujours dit ne pas être au courant des agissements des uns et des autres.
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