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Guyane : faute de personnel, des femmes enceintes sont évacuées aux Antilles

Ces femmes ne peuvent pas être prises en charge en Guyane en raison d'un "manque de personnel" à l'hôpital de Cayenne. 

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le centre hospitalier Andrée-Rosemont de Cayenne (Guyane), le 31 mars 2017.  (JODY AMIET / AFP)

La situation est critique à l'hôpital de Cayenne, en Guyane française. Des femmes accouchant avant terme et des nouveau-nés prématurés du département sont actuellement évacués vers les Antilles, en raison d'un manque de personnel, ont annoncé des sources médicales mercredi 19 juillet. 

Depuis fin juin, cinq femmes enceintes et quatre grands prématurés suivis par le centre hospitalier de Cayenne ont été évacués, rapporte la direction de l'hôpital, car son service de réanimation néonatale est dans l'incapacité d'accueillir l'ensemble des patientes. 

Des transferts sont donc "organisés sur les Antilles et concernent des transferts in utero [après l'accord de la femme en train d'accoucher] et des bébés", a précisé la direction. "Tous les jours, il y a une réunion de crise", a ajouté un médecin. 

La moitié du personnel n'est pas à son poste

Depuis le 30 juin, plusieurs médecins de l'hôpital de Cayenne et des médecins réservistes du Centre opérationnel de réception et de régulation des urgences sanitaires et sociales (Corruss) sont mobilisés. La raison ? La moitié – voire plus – de la dizaine de praticiens du service de réanimation néonatale n'est pas à son poste. 

La direction a justifié ces absences par des "congés annuels et des arrêts-maladie". Pour un autre médecin du centre hospitalier, ces défections ont pour cause "trois ans de surmenage et de sous-effectifs". "On travaille un nombre d'heures au-delà du raisonnable, sous restrictions budgétaires. L'équipe est très méritante et travaille six jours sur sept, à raison de 70 heures par semaine, décrit le praticien. Donc, au bout d'un moment ça craque." 

Cinq grands prématurés morts en 2016

Ce problème coïncide avec l'ouverture d'une enquête par le parquet de Cayenne, après la mort de cinq grands prématurés dans ce service hospitalier en juillet et août 2016. Les bébés étaient décédés "des suites d'une infection nosocomiale", selon l'Agence régionale de santé (ARS), qui avait précisé que "le staphylocoque doré est un germe très banal, surtout en milieu tropical". 

Le personnel hospitalier a également essuyé la colère des habitants lors du conflit social qui a paralysé la Guyane en mars et avril. Les problèmes du système de santé, notamment les maladies contractées lors d'une hospitalisation, figuraient parmi les principales récriminations de la population.

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