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Vidéo Témoignages de la Grande Guerre : Fernand, revenu traumatisé du front, incapable de dire "je t'aime"

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Centenaire du 11-Novembre : "C'était du feu, du feu partout. Finalement, je n'y ai rien compris".
Centenaire du 11-Novembre : "C'était du feu, du feu partout. Finalement, je n'y ai rien compris". Centenaire du 11-Novembre : "C'était du feu, du feu partout. Finalement, je n'y ai rien compris".
Article rédigé par France 2
France Télévisions

Estelle Colin, en plateau, raconte le destin de Fernand, un soldat de la Grande Guerre revenu vivant, mais marqué à jamais par ce qu'il a vécu.

Revenir du front complètement traumatisé. C'est une histoire de poilu qui est revenue à de nombreuses reprises dans les réponses à notre appel à témoignages sur les conséquences de la Grande Guerre. C'est plus particulièrement celle de Fernand, éprouvé par ce qu'il a vu pendant le conflit. D'Amiens à Belfort, il a participé à tous les combats. 

Au printemps 1914, Fernand a 30 ans et part à la guerre au lieu de se marier avec sa fiancée, Marthe. Il consigne sa vie sur un petit agenda. "Des mots dénués d'émotion, ça tient plus du compte-rendu que du récit", explique la journaliste Estelle Colin. En 1984, à 100 ans, il raconte en vidéo : "Il y avait des bombardements de la part des Français et de la part des Allemands. C'était du feu, du feu partout. Finalement, je n'y ai rien compris".  

Des cris, des larmes, des cauchemars

Il s'est bien marié avec Marthe, à son retour du front, comme prévu. "Mais son épouse n'a jamais retrouvé l'homme qu'elle avait connu avant-guerre", précise la journaliste. "Fernand ne manifestait plus ses sentiments, il était bien incapable de dire tout simplement je t'aime. Ses nuits étaient compliquées, des cris étouffés, des larmes qui coulaient ou des chants patriotiques entonnés en plein sommeil".

Fernand était le grand-père de Martine Laroche-Joubert, journaliste et grand reporter de guerre à France 2 qui a couvert de nombreux conflits armés depuis 40 ans. "Lorsque j'entends des tirs et des bombardements, dit-elle, cela me semble familier, c'était mon destin, c'était le destin de mon grand-père".

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