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Vidéo Grande guerre : le destin brisé des familles

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1914-1918 : le destin brisé des familles
1914-1918 : le destin brisé des familles 1914-1918 : le destin brisé des familles (FRANCE 2)
Article rédigé par France 2
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La Grande Guerre a fait des millions de morts et brisé des familles. Le retour des poilus fut difficile, traumatisés par les horreurs qu'ils venaient de vivre. Ils n'étaient pas toujours les bienvenus.

Sur les photos d'avant 1914, les familles sont unies, soudées, au grand complet jusqu'à la guerre. Mais la Grande Guerre fauche les hommes en masse, avec 1,4 million de tués dans la fleur de l'âge. Ceux qui en reviennent ne sont plus tout à fait les mêmes, et les femmes qui ont attendu ont aussi beaucoup changé.

Avec la Première Guerre mondiale, les grands-parents de Marie-Odile Gourmellet n'ont jamais pu renouer avec les jours heureux du passé, avec cette vie joyeuse qu'ils avaient avant la guerre. Quand François Bourneuf est mobilisé en août 1914, il laisse sa femme et deux enfants. Très vite, il est fait prisonnier par les Allemands et passe quatre ans en captivité jusqu'en 1918. A son retour, il apprend que sa femme a eu des enfants avec un autre homme. Sa famille le pousse à divorcer. Les juges de l'époque sont très sévères. Ils évoquent une "inconduite" qui a "gravement injurié son mari". La femme est condamnée pour adultère.

De nombreux divorces, des héritages bafoués

La même situation se répète un peu partout en France. Entre 1919 et 1922, le nombre de divorces double : près de 110 000 en quatre ans. Des histoires souvent devenues secrets de famille. Marie-Odile Gourmellet a dû faire de longues recherches pour retrouver l'histoire d'une grand-mère qu'elle n'a jamais connue, rayée de l'histoire familiale.

En 1919, plus rien n'est donc comme avant, ni dans les familles ni dans la société. La production industrielle est réduite de moitié parce que les structures sont détruites et beaucoup d'hommes ne sont pas rentrés. Jean Mouton, lui, est l'héritier d'une riche famille d'industriels que la guerre a menée à la ruine. En 1914, leurs usines font de la fabrication d'engrais, gérée par deux hommes, son grand-père et son beau-frère. Après leur mort, des financiers prennent le contrôle de la fortune laissée aux deux femmes de la famille. Ces conseillers multiplient les mauvais placements et vendent à tour de bras. Un héritage au goût amer pour les générations suivantes, le sentiment d'avoir perdu l'insouciance et les certitudes de famille, qui avant-guerre, avaient un avenir tout tracé.

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