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11-Novembre : qui sont les manifestants qui ont hué Hollande ?

Des sympathisants d'extrême droite et de l'UMP ont fait parler d'eux, lundi, en conspuant le chef de l'Etat, en marge des commémorations de l'armistice de 1918.

Article rédigé par Bastien Hugues
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Des manifestants huent le cortège du chef de l'Etat, le 11 novembre 2013, en marge des commémorations de l'armistice de 1918, sur les Champs-Elysées à Paris. (LCHAM / SIPA)

Ils étaient quelques dizaines, et ils ont réussi à saper médiatiquement le 11-Novembre du président de la République. Des manifestants se sont réunis sur les Champs-Elysées à Paris, lundi, pour conspuer François Hollande, en marge des commémorations de l'armistice de 1918. Au total, 73 personnes ont été interpellées, dont quatre placées en garde à vue. Mais qui sont ces manifestants ?

Des militants d'extrême droite

Peu de temps après la fin des cérémonies, le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, a pointé du doigt "quelques dizaines d'individus (...) liés à l'extrême droite". Parmi les personnes interpellées figuraient plusieurs militants ou sympathisants du Front national, ainsi que des membres du Renouveau français ou de L'Action française, des groupuscules ultranationalistes.

Tous s'étaient donné rendez-vous via internet. "En surveillant les réseaux sociaux, nos services spécialisés ont intercepté des appels venant de diverses tendances d'extrême droite à se réunir pour perturber les commémorations", explique un haut responsable de la préfecture de police de Paris, cité dans Le Figaro.

Selon nos informations, l'un des premiers appels remonte au 3 novembre. Il est lancé sur Twitter par David van Hemelryck. Membre actif du collectif "Hollande-Démission", il s'était fait connaître au cours de l'été, en survolant les plages du littoral atlantique avec un ULM tractant une banderole appelant à la démission du chef de l'Etat. Cette fois, il a donné rendez-vous "le 11/11 à 11h11" sur les Champs-Elysées. "Distribution de bonnets rouges prévue", précise-t-il. Toujours sur Twitter, le jeune homme affirme qu'il n'est "pas d'extrême droite". Mais sur sa page Facebook, dont l'accès est public, il aime toutefois les pages de L'Action française et du Bloc identitaire, deux mouvements d'extrême droite radicale. 

  (FRANCETV INFO)

L'appel à manifester en marge des commémorations du 11-Novembre est ensuite relayé par divers groupes sur Facebook, ou par le collectif "Pas mon président", sur son site internet. Ce groupe appelait à "récupérer un bonnet rouge" avant de manifester sur les Champs-Elysées. Un collectif anonyme derrière lequel se cache en réalité… le Bloc identitaire.

Des sympathisants de l'UMP

Il n'y avait toutefois pas uniquement des sympathisants ou militants d'extrême droite, lundi, pour huer le chef de l'Etat. Parmi les protestataires se trouvaient en effet plusieurs dizaines de partisans de l'UMP, qui ont revendiqué publiquement leur participation à la manifestation via Facebook.

Comme Liane D'Argelier, qui a été interviewée par plusieurs médias, lundi. Membre des groupes Facebook "Les Amis de Nicolas Sarkozy" et "Les Amis de Christian Estrosi", cette militante affirme être encartée à l'UMP, et pose sur l'une de ses photos de profil avec Jean-François Copé. Venue de Nice pour manifester son hostilité à François Hollande, Liane D'Argelier a également publié sur son compte une liste de noms de plusieurs amis interpellés par la police. Comme elle, tous sont membres de groupes de soutien à l'UMP ou à Nicolas Sarkozy. 

Des "Bonnets rouges"

Les médiatiques "Bonnets rouges", qui réclament toujours la suppression de l'écotaxe poids lourds, avaient eux aussi appelé à manifester. Dimanche, via son compte Twitter, le mouvement avait en effet plaidé pour "11 minutes de protestation fiscale le 11/11 à 11h11", et donnait "rendez-vous en haut des Champs-Elysées à partir de 10 h". "Les Bonnets rouges présents aux Champs-Elysées ne perturberont pas les cérémonies", prévenait-il dans un autre tweet, posté lundi matin. 

  (FRANCETV INFO)

Mais en début d'après-midi, face aux débordements et interpellations, les "Bonnets rouges" pointaient du doigt "quelques individus ne partageant pas nos préoccupations, et mettant un bonnet rouge pour discréditer le mouvement", tandis que leur porte-parole, le maire (DVG) de Carhaix (Finistère), Christian Troadec, parlait d'actes "scandaleux, inacceptables".

Des opposants au mariage pour tous

Enfin, la préfecture de police a révélé que plusieurs membres du Printemps français, organisation hostile au mariage des homosexuels, ont été interpellés. "Nous n'avons absolument pas appelé à manifester", a affirmé le mouvement. Mais selon la police, "un leader du Printemps français" a bien été placé en garde à vue "pour organisation de manifestation non autorisée".

Dans la foule, plusieurs personnes portaient par ailleurs des sweat-shirts de la Manif pour tous. Et devant les caméras, de nombreux manifestants ont revendiqué leur présence pour dénoncer la loi ouvrant le mariage et l'adoption aux couples de même sexe.

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