Guérande : le maire démissionne après l'installation de gens du voyage

"Un constat d'échec" . C'est par ces termes que le député-maire UMP de Guérande Christophe Priou a justifié sa démission lundi soir, en marge d'une séance du conseil municipal. Il a été suivi par neuf de ses adjoints dans sa démarche. Ils ont envoyé leurs lettres de démission au préfet de la Loire-Atlantique, qui a un mois pour les accepter.

La raison de cet agacement collectif, c'est l'installation dimanche 7 juillet de 140 caravanes sur le stade Jean-Ménager alors que des aires existent dans le secteur pour accueillir les gens du voyage.

Ces derniers jugent cependant que le site mis leur disposition, à Herbignac, soit à une vingtaine de kilomètres de Guérande, n'est pas "approprié ". Selon Jimmy Meyer, pasteur du groupe, le terrain "est cahoteux, avec des bosses. On ne peut pas y accéder avec nos caravanes ".

Expulsés par les forces de l'ordre ?  

Ces reproches, le directeur de cabinet du préfet Patrick Lapouze les conteste. Certes, il reconnaît que seules six aires sont disponibles dans le secteur (sur huit prévues), mais pour lui la capacité d'accueil dans la région est suffisante.

Il considère donc l'occupation du terrain de sport de Guérand comme illégale.

"C'est une situation où la perspective d'utiliser la force publique est envisageable" , a-t-il expliqué au micro de France Info . Un référé a été déposé pour occupation illégale. Si la justice tranche en faveur de la commune, les forces de l'ordre interviendront sous 48 heures pour expulser les caravanes.

Le préjudice est réel pour Guérande : d'après le quotidien Ouest France, l'occupation de ce terrain pourrait coûter 20.000 euros. Un montant qui s'explique par l'annulation d'une grande fête qui devait se dérouler sur le stade mercredi, et par la dégradation d'une pompe à eau. Plus de soixante-dix familles sont présentes sur le terrain de football et de rugby de la commune. Elles ont annoncé qu'elles y resteront au minimum deux semaines.

Soutenu par Manuel Valls

Mardi matin, Christophe Priou a reçu le soutien du ministre de l'Intérieur. "Il n'est pas acceptable qu'il y ait des occupations illicites de terrains publics ou privés, a déclaré Manuel Valls au micro de France Inter . Je peux comprendre la colère d'élus ou de personnes qui voient leur terrains occupés de manière illicite ".

Par ailleurs, le député-maire de Guérande a précisé que son geste n'avait rien à voir avec les déclarations du maire UMP de Nice Christian Estrosi. Dimanche, l'ancien ministre chargé de l'industrie a proposé aux maires de France un "mode d'emploi " pour "mater " les gens du voyages qui occuperaient illégalement des terrrains. SOS Racisme a porté plainte depuis.