Guadeloupe : un homme tué par balle à un barrage

La situation dégénère. La nuit dernière, les affrontements entre bande de casseurs et forces de l'ordre ont fait six blessés et un premier mort, un syndicaliste. La victime a été tuée dans une voiture aux abords d'un barrage dans la cité Henri IV, une zone sensible du quartier Chanzy à Pointe-à-Pitre. "Ce n'est pas un mort lié aux forces de l'ordre" a précisé la cellule de crise de la préfecture de Guadeloupe, mais "un syndicaliste qui revenait d'un meeting" du LKP.

Apparemment, il est passé au mauvais endroit et au mauvais moment. C'est en accompagnant des pompiers venus porter secours à cet homme que trois policiers avaient été légèrement blessés plus tôt dans la soirée, par des tirs de plombs, provenant "vraisemblablement d'une arme de chasse".

Outre ce décès, la cellule de crise de la préfecture a établi un lourd bilan des affrontements de la nuit : 15 commerces pillés, 7 établissements incendiés, 21 véhicules brûlés, 13 interpellations et une soixantaine d'interventions de pompiers.

Les renforts de gendarmerie promis par le gouvernement en Guadeloupe arriveront ce soir sur l'île, a annoncé la ministre de l'Intérieur, Michèle Alliot-Marie. Elle a précisé à l'issue d'une première réunion qui deviendra désormais quotidienne sur la crise en Guadeloupe que quatre escadrons, soit environ 280 hommes, viendraient s'ajouter aux 1.700 membres des forces de l'ordre installés sur l'île.

Sur place, leaders syndicaux, politiques et médias multiplient les appels au calme. "Ne mettez pas votre vie en danger, ne mettez pas la vie des autres en danger", a demandé le leader charismatique du LKP, Elie Domota, en créole, sur les ondes. La radio locale RCI (Radio Caraïbes International) encourage même les habitants à ne pas quitter leur domicile.

En métropole, les dirigeants syndicaux Jean-Claude Mailly (FO), Bernard Thibault (CGT) et François Chérèque (CFDR) entendent évoquer le sujet de la Guadeloupe avec Nicolas Sarkozy en ouverture du sommet social qui se tient cet après-midi à l'Elysée.

  Anne Jocteur Monrozier, avec agences