Grève dans l'éducation demain : le service minimum sera-t-il assuré ?
Près de 7 enseignants sur 10 seront en grève demain dans les écoles primaires. Estimation donnée par le Snuipp, le principal syndicat des instituteurs. La plupart des syndicats d'enseignants appellent en effet leurs collègues du primaire et du secondaire à protester notamment contre les suppressions de postes, la dégradation des conditions de travail et la fin des RASED, les réseaux d'aide et de soutien. 3 000 postes sont concernés. Beaucoup d'écoles seront donc fermées.
Et les parents vont devoir trouver des solutions de repli. D'autant que le service minimum d'accueil ne sera pas assuré dans toutes les communes, comme à Montpellier, Brest, Nantes, Cherbourg, Lyon, ou encore Paris, où le système ne peut pas être sérieusement mis en place estime la mairie. La municipalité estime en effet "irréalisable", au vu de ces prévisions "d'organiser en 48 heures, l'accueil de 87.300 enfants et, pour ce faire, de mobiliser 6.365 encadrants qualifiés et formés (1 encadrant pour 15 élèves et 1 responsable par école)". Elle invite donc les parents d'élèves "à ne pas envoyer leurs enfants à l'école" jeudi.
Mais les grandes villes ne sont pas les seules concernées. Autre exemple à Saint Pompon, dans le sud de la Dordogne. Une commune de 429 habitants. L'école est forte de 80 élèves en regroupement pédagogique avec 4 autres communes. A l’instar d’autres maires du département qui ont écrit à leurs administrés à propos de ce service minimum, Thomas Michel a lui aussi pris sa plume pour dire en substance aux parents que leurs enfants ne seront pas gardés par des professionnels...mais par des bénévoles. Une sorte de mise en garde.
La loi sur le service minimum, votée à l’initiative du gouvernement l’été dernier, vise à permettre aux parents de laisser leurs enfants à l’école en cas de grève des enseignants, en mobilisant des personnels d’animation et d’autres catégories d’employés communaux. Mais pour Gilles Moindrot, secrétaire général du Snuipp, cette loi ne peut de toute façon pas s'appliquer. "Comment assurer de la part des municipalités une garderie de plus de deux millions d’élèves alors que les services du ministère eux-mêmes mettent plus de six mois pour organiser la rentrée scolaire ?", interroge-t-il, prévoyant 1/3 d’écoles qui seront fermées demain… et dans lesquelles il n’y aura aucun enseignement.
Cécile Mimaut
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