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Goodyear Amiens-Nord : les deux cadres libérés, l'usine occupée

Encadrés par la police, les deux cadres, séquestrés depuis 30 heures sur place, sont sortis de l'usine cet après-midi, dans une cohue indescriptible, aux cris de "les voyous c'est pas nous !" Juste après, la CGT a annoncé l'occupation des lieux, pour les négocier contre une prime de départ.
Article rédigé par Guillaume Gaven
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Franceinfo (Franceinfo)

"On va négocier l'usine contre notre prime" : voilà le marché que les salariés de l'usine Goodyear d'Amiens-Nord proposent désormais, par la voix du représentant CGT Mickaël Wamen, à leur direction. Après avoir séquestré, pendant près d'une trentaine d'heures, deux cadres de l'entreprise, ils ont finalement annoncé l'occupation de l'usine.

Le directeur de la production, et le directeur des ressources humaines, ont donc quitté l'usine dans l'après-midi, encadrés par la police, dans une cohue indescriptible, aux cris de "Les voyous c'est pas nous !" C'est la préfecture qui a chargé la police d'aller chercher les deux hommes ; les salariés ont laissé faire. 

"Changer de tactique pour gagner le plus de fric possible" (CGT)

Libérer les cadres de Goodyear, c'était un préalable posé par la direction avant tout discussion. La direction avait d'ailleurs saisi la justice sur ce sujet. Le préfet de la Somme confirme : "Dans le cadre de la concertation et de la médiation engagées avec l'entreprise et les représentants des salariés, le syndicat CGT a annoncé avoir accepté la libération des cadres retenus contre leur gré."

Mais histoire de maintenir la pression, les salariés occupent l'usine. C'est désormais tout ce qu'ils peuvent espérer : un peu plus d'argent. La fermeture du site, elle, est désormais acquise. "L'emploi est perdu, puisque depuis un an on perd tous nos jugements. Alors on a décidé avec les ouvriers de changer de tactique pour gagner le plus de fric possible" , explique un autre délégué CGT, Franck Jurek.

Un plan de départs pour tous

La CGT réclame, s'il n'y a pas de repreneur, "un plan de départs volontaires" assorti d'indemnités importantes pour tous les salariés licenciés. "On demande la base du plan de départs volontaires, c'est-à-dire le minimum de 80.000 euros pour les nouveaux embauchés et jusqu'à 180.000 euros pour les anciens, plus 1.500 euros par année d'ancienneté" , a précisé Franck Jurek. "Ensuite on demande aussi 24 mois de congé de reconversion et non pas 15 mois."

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