Fruits et légumes : mesures d'urgence pour la filière
La seule chose qui change, c'est que les représentants des producteurs de fruits et légumes ne passent pas la porte du ministère dans le même sens. Pour le reste, les deux heures et quarante-cinq minutes de réunion n'auront pas servi à grand chose, sinon à faire les présentations entre la quarantaine d'agriculteurs des syndicats FNSEA, Confédération paysanne et Coordination rurale et le nouveau ministre, Bruno Le Maire.
Tout comme ils l'affirmaient en entrant rue de Grenelle, les producteurs sont sortis en claironnant “nous ne paierons pas”, pour reprendre les mots de Jean-Bernard Bayard, secrétaire général adjoint de la FNSEA.
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(voir ci-dessous l'interview de François Lafitte, président de la Fédération des comités économiques)
De son côté, tout comme il l'assurait en ouvrant sa porte, le ministère a simplement lâché que l'Etat “continue d'expertiser le dossier” du remboursement de quelque 500 millions d'euros d'aides publiques versées par la France à ses producteurs mais que Bruxelles juge anti-concurrentielles.
Le ministre a tout de même annoncé quelques mesures d'urgence : prise en charge de cotisations sociales, allègement de charges et campagne de promotion des fruits et légumes.
Pour l'instant, malgré la bronca des producteurs sur le terrain et les menaces d'actions plus dures, le torchon ne brûle pas encore entre le ministre et les syndicats. Bruno Dupont, président de la Fédération nationale des producteurs de fruits, a indiqué que “cette expertise va être faite pour savoir combien on va devoir. Il faut expertiser. Il faut laisser un peu de temps au ministre pour qu'il négocie avec Bruxelles”. “On veut régler ce dossier de manière sereine”, renchérit Jean-Bernard Bayard. “On sait que les sanctions ne tomberont pas cette année. Il
La seule marge de manœuvre dont l'Etat assure bénéficier est sur le montant de la pénalité. Les foudres de Bruxelles portent sur quelque 300 millions d'aides d'Etat perçues par la filière entre 1992 et 2002, augmentées des intérêts, ce qui porte la facture à un peu moins de 500 millions d'euros. Le ministère espère pouvoir négocier ce montant à la baisse, mais maintient que le secteur devra passer à la caisse.
Une nouvelle réunion est prévue jeudi à propos de la situation de la filière fruits et légumes. Cette rencontre traitera des questions plus générales sur la situation financière des producteurs pour tenter de l'améliorer.
Grégoire Lecalot, avec agences
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