Front syndical désuni pour le 17 juin
Le jour et la nuit, d'une semaine sur l'autre. Mise en avant, à plusieurs reprises, lors des "journées d'action" du mois de mai, la mobilisation unie des syndicats (déjà relative) prendra bien corps le 10 juin, jour de mobilisation de la fonction publique, mais c'est une toute autre histoire pour ce 17 juin, où les cortèges doivent défiler contre la déréglementation du temps de travail et la réforme des retraites.
Pour les non-initiés aux rivalités entre chapelles syndicales, difficile de résumer les griefs que FO, Unsa et CFTC mettent en avant pour ne pas rejoindre les puissantes CFDT et CGT, seules pour le moment à appeler aux manifestations. En compagnie de Solidaires, regroupement des syndicats Sud.
_ Leur refus de participer au 17 juin se base sur la signature, en avril, de la "position commune" avec les organisations patronales. Un texte qui portait sur le thème de la représentativité syndicale. A l'intérieur, était évoquée la possibilité, "à titre expérimental", de fixer par des accords d'entreprise les modalités de dépassement des heures supplémentaires.
Sauf que, depuis, cette idée a été reprise dans le projet de loi sur la démocratie sociale, qui doit être présenté le lendemain (18 juin) en conseil des ministres. Mais dans une version "dénaturée" selon les syndicats signataires. Puisque le texte soumis par Xavier Bertrand permettra également de négocier dans les entreprises l'aménagement du temps de travail sur tout ou partie de l'année, notamment les forfaits en jours ou en heures.
"En assumer les conséquences"
Ainsi, malgré leur fureur contre le gouvernement après coup, CGT et CFDT se voient reprocher par les autres centrales leur signature au bas d'un texte en quelque sorte "détourné" par le ministère pour revenir plus facilement sur les 35 heures.
_ "Il ne fallait pas mettre le doigt dans la porte", leur a rétorqué aujourd'hui Jean-Claude Mailly (FO), selon qui le gouvernement "s'est engouffré" dans "les concessions" permises par la position commune.
L'Unsa réclame aux deux syndicats "d'assumer les conséquences" de cette signature, pendant que la CFE-CGC, qui doit se prononcer en fin d'après-midi sur le 17 juin, va jusqu'à estimer que des manifestations ne feront "pas beaucoup évoluer les choses",
préférant une pétition nationale.
Matteu Maestracci avec agences
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