François Fillon a annoncé jeudi des mesures pour favoriser l'égalité des chances à l'école

Le Premier ministre, qui s'exprimait depuis un lycée de Reims, a annoncé la suppression des frais d'inscription aux concours des grandes écoles pour les boursiers d'ici à 2011.

A la veille d'un comité interministériel sur l'égalité des chances, il a également annoncé la création de 100 nouvelles classes prépa, notamment technologiques, d'ici à 2012.

François Fillon , accompagné des ministres Valérie Pécresse (Enseignement supérieur) et Luc Chatel (Education), avait choisi de se rendre au lycée Roosevelt de Reims, qui a instauré en 2006 des "cordées de la réussite". Ces filières associent des grandes écoles et des entreprises à des lycées situés en zone prioritaire ou accueillant un nombre important de boursiers. Des lycéens peuvent ainsi bénéficier du tutorat d'élèves de classes préparatoires.

Le Premier ministre a affirmé que le gouvernement souhaitait que "l'égalité des chances" permette "à tous les citoyens d'être à armes égales dans l'accès à la réussite intellectuelle et sociale". Il a annoncé qu'une mission d'inspection évaluerait si les concours d'accès aux grandes écoles "présentent ou non des caractères discriminatoires".

Vingt nouvelles résidences sociales pour les étudiants des universités et des classes préparatoires vont par ailleurs être mises en chantier, soit une capacité de 2.000 places pour la rentrée 2011.

Le président divers gauche du conseil régionale de Champagne-Ardenne, Jean-Paul Bachy, s'est déclaré sceptique sur les annonces du gouvernement et a émis des doutes sur "ce type de visite-éclair".

Selon des statistiques officielles, les enfants de familles défavorisées ont deux fois moins de chances d'accéder à des études supérieures et cinq fois moins de chances d'intégrer des "classes prépas".

150 lycéens ont manifesté aux abords du lycée Roosevelt avant l'arrivée du Premier ministre. Des incidents se sont produits et, selon la police, deux policiers ont été blessés et huit personnes ont été interpellées.

Les manifestants qui protestaient contre la "mise en concurrence des lycées", la suppression des postes de professeurs et le "flicage des lycéens" ont été repoussés hors du périmètre du lycée par une cinquantaine de gardes mobiles avant l'arrivée du Premier ministre.

Selon un journaliste de l'AFP qui suivait la délégation ministérielle, la presse a été cantonnés à la gare pendant la manifestation des lycéens et n'a pu accéder au lycée qu'après l'évacuation du périmètre par la police.