France Télécom: un rapport accablant sur le stress au travail
Le rapport note “de fortes inquiétudes”, avec notamment “une fierté d'appartenance à France Télécom perdue”, et “un ressenti général très dégradé”.
Les conditions de travail difficiles, avec une “fragilisation de la santé physique et mentale”, concernent principalement les personnels chargés de la vente et des “interventions clients”, selon le rapport.
De manière plus générale, c'est-à-dire “non spécifique à certains métiers”, l'enquête révèle “une mobilité fonctionnelle très mal accompagnée”, et une “mobilité géographique des non-cadres sensible”.
_ Par ailleurs, “des relations sociales dégradées” sont constatées parmi les non-cadres, avec notamment “une grande défaillance du management” et “une ambiance de travail tendue, voire violente”.
_ “Ce questionnaire, c'est la confirmation de la grave crise sociale que traverse France Télécom,” a déclaré le porte-parole du syndicat CGC-UNSA, Sébastien Crozier.
“A France Télécom, nous avons perdu 30.000 emplois en cinq ans et fermé un site sur trois,” a-t-il rappelé.
Trente-cinq suicides
Interrogé sur les suicides au sein de l'entreprise, Sébastien Crozier a confié que “malheureusement, les chiffres ont encore grimpé. Nous sommes aujourd'hui à 35 suicides ”, selon lui. La direction fait de son côté état de 32 suicides en deux ans.
Le délégué syndical a précisé que “les principales causes de ce drame social, c'est la politique de suppression des emplois, de délocalisation, de sous-traitance qui a créé un immense sentiment d'inutilité sociale et qui a conduit à ce mal-être général qui fait que les plus fragiles commettent des actes désespérés voire
définitifs”.
_ La direction s'était “enferrée dans une politique de déni”, mais cette situation “est aujourd'hui terminée”, s'est-il félicité. “Ce questionnaire est l'opportunité de faire un bilan et de construire un nouvel avenir pour France Télécom”.
Près de 80.000 salariés du groupe sur un total de 102.843 ont répondu au questionnaire, soit un taux de réponse de 77,9%.
Syndicats et direction ont reçu un condensé de ce rapport. 75 pages ont été remises sur un total de 20.000 pages.
Mikaël Roparz, avec agences
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