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France Télécom : l'appel de détresse des salariés

En un an et demi, 23 salariés de France Télécom se sont suicidés. L'Etat et la direction de l’entreprise ont le "devoir d'apporter une aide morale et psychologique aux salariés". C’est Claude Guéant, le secrétaire général de l’Elysée qui le dit. Le ministre du Travail Xavier Darcos reçoit aujourd'hui le PDG de France Télécom, Didier Lombard.
Article rédigé par franceinfo
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  (Radio France © AFP/ ALAIN JULIEN)

Une employée de France Télécom âgée de 32 ans s'est jetée par la fenêtre de son lieu de travail vendredi dans le XVIIe arrondissement de Paris.
Il s'agit du 23e cas de suicide dans l'entreprise depuis début 2008
Ce matin, le retour au travail était difficile pour les salariés de ce site France Telecom.
Les 600 employés ont été entourés dès leur arrivée par des cadres de l'entreprise et des médecins d'une cellule psychologique.

Demain, le ministre du travail s’entretiendra avec le président de France Télécom sur les moyens pour apporter une aide morale, psychologique à l'ensemble du personnel de l’entreprise.
“L’idée est de voir s’il y a des mesures en termes d'organisation du travail qui peuvent permettre d'y mettre un terme”, a précisé Claude Guéant.
Pour le secrétaire général de l’Elysée, “c'est une obligation, c'est un devoir à la fois pour l'entreprise et pour le gouvernement qui est puissamment actionnaire de se pencher sur cette question”, a-t-il souligné.

Pas que des drames personnels

Claude Guéant relativise toutefois la responsabilité de France Télécom.
“Le suicide est une affaire trop grave, trop personnelle pour qu'on puisse réduire ce phénomène à un problème d'organisation d'entreprise. Ceci dit, ça ne veut pas dire que l'entreprise soit débarrassée de responsabilités, même si c'est personnel. Une entreprise, c'est une collectivité humaine, c'est une solidarité de tous les jours, donc il faut que l'entreprise vienne au secours de ceux qui sont dans la difficulté, dans la détresse”, a-t-il déclaré.

Le secrétaire général de la CFDT François Chérèque estime au contraire que “la série de suicides de salariés qui touche France Télécom ne correspond pas seulement à des drames personnels” .
Il appelle la direction à un “moratoire” sur les restructurations.
“Parfois, les salariés se sentent atteints dans leur intégrité, dans leur identité, ils ne le supportent plus et des personnes, qui ont peut-être parfois des difficultés dans leur vie, passent à l'acte d'une façon dramatique”, a poursuivi le responsable syndical.

Jusqu'à maintenant, la direction a annoncé le gel des mobilités forcées et des restrcuturations jusqu'au 31 octobre. C'est “insuffisant”, répondent les syndicats.

Le ministre du Travail Xavier Darcos a par ailleurs proposé que le directeur général du travail Jean-Denis Combrexelle assiste à une prochaine réunion du comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail de l'entreprise (CHSCT).
De son côté, la ministre de l'Economie Christine Lagarde a également indiqué qu'elle avait demandé au PDG de France Télécom de convoquer un conseil d'administration consacré à ces suicides.

Le groupe France Télécom emploie 100.000 personnes.

Mikaël Roparz, avec agences

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