Flambée du gazole : routiers et paysans prennent le relais

Les agriculteurs ont obtenu vendredi la reconduction du dispositif de remboursement des taxes (TIPP) sur le carburant professionnel. Pourtant, ils restent mobilisés : ils bloquent notamment le dépôt de pétrole de Villette-de-Vienne (Isère) et celui de Frontignan (Hérault), pour obtenir un gazole "totalement détaxé". Les agriculteurs bloquent aussi les voies ferrés à hauteur de Frontignan, ce qui perturbe beaucoup le trafic SNCF entre Nîmes et Perpignan.

Blocus également en Bourgogne des deux dépôts situés au sud de Dijon. Et de nouvelles actions sont annoncées pour la semaine prochaine.

Semaine cruciale pour les petits patrons du transport routier, qui ont rendez-vous aujourd'hui chez leur ministre de tutelle Dominique Bussereau. La Fédération nationale des transporteurs routiers (FNTR) affiche sa détermination et promet des actions dans cinq régions, et notamment des rassemblements dès aujourd'hui devant les préfectures en Alsace, Auvergne, Rhône-Alpes et Bretagne.

Dans les Alpes-Maritimes, les routiers perturbent la circulation sur l'autoroute A8 à proximité de Nice, alors que leurs collègues des Bouches-du-Rhône ont pris position dès la fin de soirée devant la raffinerie Total de Mède, près de Marseille. Ils y ont été rejoints par des chauffeurs de taxi.

Dans l'ouest de la France, d'autres opérations escargot
perturbent le trafic sur une autoroute près de Rennes ainsi qu'à
Brest. Dans le nord-ouest, 16 semi-remorques ralentissent aussi la
circulation entre les villes de Valognes et Cherbourg.
_ En Alsace, quelque 200 chefs d’entreprises du secteur vont manifester à Strasbourg.

Du côté des taxis qui estiment que la flambée des prix du gazole alourdit leurs charges de 30%, la colère monte. Leur fédération brandit la menace d’une "nouvelle mobilisation d’envergure de l’ensemble de la profession", même si aucune action concrète ne semble montée pour l’instant.

Les pêcheurs reprennent leur souffle

Chez les patrons de pêche en revanche, c’est la démobilisation, sans doute provisoire. La plupart des ports français ont voté la reprise du travail, à l’exception de Cherbourg, Arcachon et de la baie de Saint-Brieuc. Après deux semaines de mobilisation – et d’absence de revenus donc - les marins-pêcheurs sont entrés dans une "phase d’attente". Ils cherchent à se réorganiser avec leurs collègues européens pour porter leurs revendications à Bruxelles.

En Espagne, en Italie et au Portugal, la grève illimitée entamée vendredi se poursuit, malgré une première fissure avec la reprise du travail en Catalogne. Au Portugal, des affrontements violents ont opposé marins-pêcheurs, commerçants et forces de l’ordre. Les autorités ont lancé un appel au calme. Au Royaume-Uni, après les routiers la semaine dernière, les pêcheurs manifesteront demain.

Gilles Halais avec agences