Fin de la galère pour les 600 passagers du Strasbourg-Port Bou
“On est très soulagés d'être arrivés”, a dit Solange à son arrivée en gare de Perpignan avec son conjoint Vincent et leurs deux enfants de quatre et un an. “On a l'impression d'avoir vécu un naufrage”, a-t-elle poursuivi.
Parti de Strasbourg dimanche à 21h30, le train de nuit 4295 devait
initialement se scinder en deux et arriver à Port-Bou et à Nice ce matin à 08h30.
Il s'est une première fois arrêté à Belfort pour changer de conducteur pour raison de sécurité, celui-ci ayant travaillé trois jours. Mais il n'y avait pas de remplaçant sur place et “on a alors fait venir un conducteur de train depuis Lyon qui est arrivé vers 06H00”, a précisé la SNCF.
Les passagers ont passé la nuit dans leur couchette ou sur les sièges inclinables, dans des wagons chauffés.
_ Certains voyageurs ont également vécu une scène de mauvais western lorsque “deux ou trois passagers qui avaient bu ont été descendus du train par la police de Belfort, parce qu'ils importunaient leur entourage”.
Le train a été ensuite immobilisé plus de trois heures en gare de Tournus (Saône-et-Loire), pour un changement de motrice, a affirmé un passager. “On a eu juste droit à un ticket pour un chocolat chaud et j'ai vu deux voitures de la gendarmerie stationnées à proximité.”
Puis le train est arrivé vers 18H00 à la gare Perrache de Lyon, où des plateaux-repas ont été servis. C'est là que 240 passagers ont été transférés dans un TGV spécialement affrété à destination de Port-Bou. La SNCF n'était pas en mesure de préciser le nombre exact de passagers parvenus à Perpignan, certains voyageurs ayant pu descendre dans les gares précédentes.
Environ 360 voyageurs pour Nice sont restés dans le train Corail qui était sur le quai mitoyen.
“C'est la première fois que ça arrive, moi qui ai l'habitude de prendre ce train. Le plus déconcertant, c'est qu'on a rencontré personne de la SNCF à bord pour nous dire ce qui se passait”, a déploré Anaïs Guthleben sur le quai à Lyon.
SUD-Rail met en cause la SNCF
Le syndicat SUD-Rail a mis en cause la politique de la SNCF en lui reprochant de faire des “économies ” sur le matériel roulant ainsi que de manquer de personnel.
Ce qui s'est passé “est vraiment révélateur des économies que fait la SNCF sur la maintenance du matériel roulant, puisque c'est, semble-t-il, une motrice qui a fait défaut”, a déclaré le secrétaire fédéral de SUD-Rail Julien Trocaz.
Nathalie Kosciusko-Morizet, la ministre de l'Ecologie et des Transports, a estimé que “les passagers ont été accompagnés par la SNCF (...) qui a fait un geste commercial”. “C'était bien la moindre des choses”, a-t-elle dit.
“Evidemment, ça fait un retard qui, comme cela, paraît hallucinant”, a-t-elle ajouté.
La SNCF s'est engagée à indemniser les voyageurs du train de nuit et à offrir “un aller/retour gratuit supplémentaire à chacun des voyageurs”.
Mikaël Roparz, avec agences
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