Féminicide d'Hayange : 700 procédures sont en attente au bureau de police, selon deux syndicats, qui estiment que leurs collègues "ont la tête sous l'eau"
Les syndicats réclament rapidement des effectifs supplémentaires pour faire face à l'ampleur de la tâche.
"C'est dramatique ce qui est arrivé, mais c'est amené à se reproduire tellement il y a de retard". Selon France Bleu Lorraine Nord, qui a pu contacter deux syndicats de police, 700 dossiers sont en attente au bureau de police d'Hayange après le meurtre de Stéphanie Di Vincenzo. Les plaintes, mais aussi des notifications de jugement ou encore des expulsions, s'entassent sur les bureaux des policiers. Les syndicats dénoncent le manque de moyens et ne voient qu'une solution au problème : des effectifs supplémentaires.
"Nous nous retrouvons avec des services d'investigations qui ont la tête sous l'eau. Les collègues croulent sous les procédures et ne sont plus en capacité de les gérer correctement", assure le représentant zonal du syndicat de police Alliance, David Ghisleri. "Partout en France, les collègues se retrouvent avec plusieurs dizaines voire plusieurs centaines de dossiers à traiter".
Les policiers "doivent prioriser" les dossiers
Parmi ces centaines de dossiers à Hayange, il y avait une plainte et une main courante déposées par Stéphanie Di Vincenzo pour des menaces de mort reçues de la part de son compagnon en 2020. Elles n'ont jamais été transmises à la justice. Dans la nuit de dimanche à lundi, la jeune femme de 22 ans a été tuée en pleine rue par son compagnon qui venait de bénéficier d'une remise en liberté conditionnelle après une condamnation pour délits routiers.
Pour Fabrice Marseu, qui représente le syndicat de police SGP FO en Moselle, "c'est triste" mais ses collègues "doivent prioriser certains dossiers par rapport à d'autres". Il imagine que le policier qui a traité les deux procédures de Stéphanie Di Vincenzo, à l'époque, a dû s'occuper de cas plus urgents : "Ce collègue, je me mets à sa place, il a dû se dire qu'il traiterait la plainte plus tard parce qu'il y a plus urgent qu'une menace de mort."
Les syndicats réclament plus de moyens
Après le féminicide de Stéphanie Di Vincenzo, le gouvernement a lancé une mission d'inspection, dont les résultats sont attendus pour le 10 juin. Les syndicats demandent d'ores et déjà plus de moyens. L'arrivée de 17 renforts au commissariat de Thionville, dont dépend le bureau d'Hayange, va dans le bons sens pour les policiers qui demandent également la simplification des procédures judiciaires.
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