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Évacuation de l'église Sainte-Rita : des élus de droite dénoncent une intervention violente

Une trentaine de personnes opposées à la démolition de l’église parisienne de Sainte-Rita ont été évacuées par la police ce mercredi matin. L'édifice doit laisser place à un projet immobilier.
Article rédigé par François Madeuf
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (En 2015, des fidèles s'étaient déjà opposés à la démolition de l'église Sainte-Rita, dans le XVe arrondissement de Paris © Maxppp / Bruno Levesque)

L'église Sainte-Rita, dans le XVe arrondissement de Paris, a été évacuée ce matin, après plusieurs mois d'occupation. Vouée à la destruction pour permettre la construction d’un parking et de logement sociaux, elle était occupée par des catholiques traditionalistes depuis la fin de l’année 2015.

Une église connue pour ses bénédictions annuelles d'animaux

Elle est connue pour accueillir, le premier dimanche de novembre, une bénédiction annuelle d'animaux, qui attire des centaines de personne. L'association des Chapelles Catholiques et Apostoliques, propriétaire des lieux, avait saisi la justice, puis le Conseil d'Etat pour obtenir cette évacuation. Elle a obtenu gain de cause au début du mois de juillet. La police est intervenue, ce mercredi matin, et a évacué la trentaine d’occupants qui s’étaient réunis pour une messe dès 6h du matin.

L'évacuation de l'église Sainte-Rita à Paris contestée par la droite - Un reportage de François Madeuf

Selon la préfecture, l’évacuation s'est déroulée "sans incident". Pour Noélia, une fidèle qui a passé la nuit dans l’église, l’intervention a été violente.

"La police est arrivée et a tronçonné la porte. Les CRS nous ont repoussé jusqu’à l’autel. Ils nous ont encerclé, nous ont enlevés un par un et nous ont gazés."

La droite s'indigne de l'évacuation

Devant Sainte-Rita, plusieurs élus Les Républicains étaient présents, dont le maire du 15e, Philippe Goujon, ou encore le député des Français de l'étranger Frédéric Lefebvre. Ils se disent choqués de cette évacuation manu militari, une semaine après les évènements de Saint-Etienne-du-Rouvray. "Je pense qu’il est particulièrement malvenu d’avoir choisi cette date alors que la communauté catholique est en deuil" , dit Frédéric Lefebvre. "J’ai eu honte de voir traîner un prêtre au sol, interrompre une messe, j'ai honte pour mon pays."

"Certains se sont permis là encore de faire des commentaires sur cette décision, je voudrais simplement les rappeler à un tout petit peu de raison, de respect des règles"

Le porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll, a estimé que ces réactions relevaient de l'amalgame puisque ce sont "les propriétaires de l'église qui ont décidé de la détruire". "Certains se sont permis là encore de faire des commentaires sur cette décision, je voudrais simplement les rappeler à un tout petit peu de raison, de respect des règles ", a-t-il déclaré lors du compte rendu du conseil des ministres.

L'intervention a fait un blessé léger du côté des CRS. Les défenseurs de l'Eglise annoncent qu'ils se réuniront devant Sainte-Rita dimanche, pour célébrer une messe dans la rue, en signe de protestation.

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