: Vidéo Convention citoyenne sur la fin de vie : "Cette méthode pose un problème démocratique absolument majeur", proteste François-Xavier Bellamy
"Je m'inquiète beaucoup de l'opacité du processus de cette Convention" citoyenne sur la fin de vie qui s'est prononcée pour une "aide active à mourir", a affirmé le numéro 2 des Républicains François-Xavier Bellamy mardi 4 avril sur franceinfo. "Cette méthode pose un problème démocratique absolument majeur", a déclaré l'eurodéputé, en estimant que la convention citoyenne était "orientée" et que "le vrai débat doit avoir lieu d'abord au Parlement".
Un débat "orienté", selon le vice-président exécutif LR car "il aurait fallu écouter ceux qui ont la charge de mettre en œuvre" l'aide active à mourir, "les soignants". "Il n'y aura pas eu une seule visite dans un centre de soins palliatifs", s'est-il étonné au sujet des travaux des 184 membres de la Convention, des citoyens tirés au sort qui ont participé pendant trois mois à d'intenses débats sur le sujet. Il ne se dit pas opposé à un référendum sur la question, une méthode qui lui paraît "plus claire et plus transparente".
Un "basculement" pour le système de soins
Selon François-Xavier Bellamy, "tout ceci constitue un basculement pour notre système de soins dans son ensemble(…) l'idée que la mort peut être administrée comme un soin, nous sommes là devant un choix absolument fondamental", a expliqué l'eurodéputé. "Quand la souffrance est trop grande, nous devons commencer par nous dire que nous avons échoué", a-t-il poursuivi, soutenant qu'"aujourd'hui la science et la médecine peuvent mettre fin à la souffrance".
Le député européen a pointé "le sujet majeur d'application de la loi existante". La législation actuelle, fixée par la loi Claeys-Leonetti de 2016, permet aux soignants de mettre sous sédation irréversible des patients proches de la mort, dont les souffrances sont intolérables. Pour le numéro 2 des Républicains, "il n'y a pas assez de lits de soins palliatifs (...), les deux tiers des personnes qui pourraient avoir besoin de soins palliatifs n'y ont pas accès aujourd'hui".
"Emmanuel Macron parle de manière très pompeuse d'un modèle français de la fin de vie", a-t-il cinglé, alors que le président de la République a annoncé lundi qu'il souhaitait mettre un place un "modèle français de la fin de vie" et qu'il attendait du gouvernement un projet de loi sur la question "d'ici la fin de l'été". "Je vois qu'il y a deux modèles possibles. Soit effectivement à quelqu'un qui souffre, on répond en venant soigner sa souffrance et aujourd'hui, on a les moyens de soulager la souffrance. Soit on y répond effectivement en lui proposant la mort et quand c'est le cas, on voit très bien à quel point tous les garde-fous disparaissent", a-t-il développé.
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