Fin de vie : l'ex-urgentiste Nicolas Bonnemaison condamné à deux ans de prison avec sursis en appel
L'ancien médecin comparaissait avait été acquitté en première instance.
L'ex-urgentiste Nicolas Bonnemaison a été condamné en appel, samedi 24 octobre, à deux ans de prison avec sursis par la cour d'assises du Maine-et-Loire, pour l'empoisonnement d'un de ses patients. Accusé d'avoir mis fin aux jours de sept patients en fin de vie incurables entre 2010 et 2011, il encourait la réclusion criminelle à perpétuité.
Nicolas Bonnemaison, acquitté en 2014 à Pau en première instance, a été reconnu coupable d'avoir délibérément donné la mort à une patiente, Françoise Iramuno, avec la circonstance aggravante de connaître sa particulière vulnérabilité. Mais il a été acquitté pour les six autres patients pour lesquels il était jugé.
L'avocat général avait requis vendredi cinq ans de prison avec sursis contre l'ancien urgentiste bayonnais de 54 ans. Celui-ci est resté tête baissée, impassible, à discuter avec ses avocats, à l'énoncé du délibéré, au terme d'environ six heures de délibération des jurés. La présidente lui a alors rappelé qu'il pouvait former un pourvoi en cassation dans un délai de cinq jours.
"Je m'y attendais", réagit son épouse
Nicolas Bonnemaison a ensuité calmement embrassé ses proches, les uns après les autres, tandis que des larmes coulaient sur les joues de Julie, son épouse. "Je m'y attendais, pour sauver certaines institutions", a-t-elle déclaré à l'AFP à l'issue de l'audience.
L'ancien praticien encourait la réclusion criminelle à perpétuité pour avoir abrégé, au moyen d'injection de sédatifs ou d'un médicament à base de curare, la vie de sept patients âgés, incurables, en 2010 et 2011 à l'hôpital de Bayonne (Pyrénées-Atlantiques). La cour d'Assises des Pyrénées-Atlantiques l'avait acquitté lors du premier procès en juin 2014 à Pau, mais le parquet général avait fait appel. Malgré son acquitement, Nicolas Bonnemaison avait été radié par l'Ordre des médecins.
L'un des avocats de l'ex-urgentiste, Me Arnaud Dupin, a estimé après le verdict que les jurés d'Angers "ont retenu le caractère intentionnel" s'agissant de la patiente Iramuno car "il a donné de l'hypnovel [sédatif] et le décès est intervenu très rapidement".
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