L'état de santé de Vincent Lambert se dégrade et ses lésions sont "irréversibles"
Ce sont les conclusions d'un pré-rapport médical demandé par le Conseil d'Etat, qui doit se prononcer "avant l'été" sur la fin de vie de ce patient, en état végétatif depuis cinq ans.
L'état de conscience de Vincent Lambert s'est "dégradé" et ses lésions cérébrales semblent "irréversibles". Ce sont les conclusions d'un pré-rapport médical demandé par le Conseil d'Etat, qui doit se prononcer sur sa fin de vie, indique lundi 5 mai une source proche du dossier. Les médecins chargés de ce rapport qualifient par ailleurs de "mauvais" le pronostic clinique de ce patient de 38 ans, tétraplégique et cloué sur son lit d'hôpital en état végétatif chronique depuis cinq ans.
Vincent Lambert, dont la famille se déchire sur le bien-fondé de le maintenir en vie, avait déjà été examiné par les médecins du "Coma science group" de Liège (Belgique) en juin 2011, qui avaient procédé à une série de tests pour évaluer son état de conscience. Les médecins avaient alors conclu à un état de "conscience minimale consolidé", sans espoir d'amélioration.
Des chances d'amélioration "très peu probables"
Contrairement aux constatations faites lors de cette dernière expertise, les examens menés par les experts désignés par le Conseil d'Etat "n'ont jamais mis en évidence de réponse permettant de parler d'un état de conscience minimale" chez Vincent Lambert, ce qui suggère, pour les auteurs du rapport, "une dégradation" de son état de conscience. Outre cette "dégradation", les lésions cérébrales dont souffre Vincent Lambert depuis son accident de la route en 2008 ont "toutes les caractéristiques de lésions irréversibles" et plusieurs facteurs "rendent très peu probables les chances d'amélioration" de son état.
Les médecins, qui ont procédé à neuf reprises à un examen clinique du patient, se sont également entretenus avec l'ensemble des parties. L'entourage de Vincent Lambert est en effet divisé. Après plusieurs mois de réflexion, le CHU de Reims avait décidé d'arrêter d'alimenter et d'hydrater artificiellement le patient. Mais ses parents, catholiques traditionalistes, sont opposés à son euthanasie passive. Face à eux, l'épouse de Vincent Lambert, Rachel, et son neveu François se disent déterminés à respecter ses dernières volontés. Ils avaient saisi le Conseil d'Etat pour qu'il annule le jugement du 16 janvier du tribunal administratif de Châlons-en-Champagne ayant décidé son maintien en vie à la demande des parents.
Une décision du Conseil d'Etat "avant l'été"
Selon le pré-rapport, les "réactions" de Vincent Lambert aux soins qui lui sont prodigués ou aux stimulations sont "non-conscientes" et il n'est "pas possible" de les interpréter dans un sens ou dans l'autre. En outre, le patient n'est "pas en mesure d'établir une communication fonctionnelle avec son entourage". Mais les auteurs du rapport restent prudents et estiment que le degré de l'atteinte de la conscience de Vincent Lambert "ne saurait constituer le seul élément déterminant de la mise en route d'une réflexion concernant un éventuel arrêt du traitement".
Les avocats des différentes parties doivent à leur tour émettre des avis sur ce pré-rapport d'ici au 16 mai avant que les experts ne rendent leur rapport définitif au Conseil d'Etat. La plus haute juridiction administrative devra alors rendre sa décision "avant l'été", après un débat contradictoire prévu probablement dans le courant du mois de juin, selon une autre source proche du dossier.
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