Fin de vie : un responsable de l'Eglise suggère l'idée d'un référendum sur un "sujet aussi essentiel"

Vincent Jordy, vice-président de la Conférence des évêques de France, s'inquiète des conséquences du texte, dans un entretien croisé avec le député communiste Pierre Dharréville, publié dans le journal "L'Humanité".
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le vice-président de la Conférence des évêques de France, Vincent Jordy, lors d'une conférence de presse à Lourdes (Hautes-Pyrénées), le 7 avril 2022. (MATTHIEU RONDEL / AFP)

Le vice-président de la Conférence des évêques de France (CEF), Vincent Jordy, plaide pour soumettre à un référendum le projet de loi sur la fin de vie, dans un entretien à L'Humanité publié lundi 27 mai.

"Face à la poussée de réseaux et de lobbies (...), ne faudrait-il pas donner la parole aux Français, sur un sujet aussi essentiel, par exemple sous la forme d'un référendum, comme l'avait évoqué le président de la République ?", s'est interrogé l'archevêque de Tours, désigné comme porte-parole de la CEF dans le cadre du débat sur cette réforme.

Des doutes sur l'amélioration de l'accès aux soins palliatifs

Ce dernier a de nouveau déploré que "les verrous sautent, comme nous l'avions annoncé", dans la nouvelle mouture du texte, qui sera discutée à partir de lundi après-midi en séance publique à l'Assemblée nationale. Le projet de loi a été modifié sur plusieurs points sensibles en commission parlementaire.

Par ailleurs, "rien ne nous garantit que cette loi sera plus et mieux appliquée que les précédentes, notamment concernant le volet des soins palliatif, qui est le plus coûteux", a-t-il ajouté dans ce long entretien croisé avec le député communiste Pierre Dharréville, lui aussi hostile au texte.

L'élu des Bouches-du-Rhône estime que la loi "pourrait produire sa propre dynamique en induisant une forme d'incitation" au suicide pour les plus faibles. "L'autre risque, c'est qu'au nom de l'égalité des droits, on élargisse toujours plus les critères" permettant de bénéficier de l'aide à mourir. Pour Pierre Dharréville, "le renforcement des soins palliatifs prévu dans le plan décennal est largement insuffisant et présenté de manière trompeuse" : "Si le calcul politique est de faire une réforme censée parler à la gauche, j'en discute farouchement le principe", a ajouté cet élu, qui reconnaît toutefois "nager contre le courant" sur le sujet, notamment au sein de la gauche.

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