Et voilà comment renflouer les caisses de la Sécurité sociale...
Ecoutez la ministre de la Santé revenir sur le projet de financement de la Sécurité sociale, au soir de sa présentation par le gouvernement.
Ramener à 8,9 milliards d’euros le déficit de la sécurité sociale de l’an prochain. C’est l’objectif que s’est donné le gouvernement. Roselyne Bachelot, ministre de la Santé, de la Jeunesse et des Sports, Eric Woerth, aux Comptes Publics et Xavier Bertrand, à la Famille, ont donc présenté aux partenaires sociaux un projet « de rigueur ». Il s’agit de redresser les comptes de la sécurité sociale, grâce à moins de dépenses et de nouvelles recettes.
Pour 2007, le montant affiché est de 11,7 milliards d’euros. Il dépasse légèrement le record de 11,6 milliards d'euros atteint en 2004 et 2005. En 2008, il s’élèverait à 12,7 milliards d’euros si aucune mesure n’étaient prise.
Trois ans après la mise en oeuvre de la réforme de l'assurance maladie, qui prévoyait un retour à l'équilibre en 2007 du budget de la Sécurité sociale, la situation des comptes sociaux demeurent très dégradée...
Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) prévoit une série de mesures pour réduire le déficit. La progression des dépenses sera limitée à 2,8% (2% pour les soins de ville et 3,2% pour l'hôpital). Un objectif qualifié de "réaliste" par M. Woerth.
Parmi les mesures mises en place (voir encadré), on peut citer la taxation sur les préretraites ou les fameuses franchises annoncées par Nicolas Sarkozy pendant la campagne présidentielle. Elles entreront en vigueur le 1er janvier 2008.
Les hôpitaux seront eux aussi mis à contribution. Désormais, ils seront uniquement financés en fonction de leur activité. La tarification à l'activité représentait cette année 50% du budget.
Le PLFSS renforce aussi la lutte contre le travail au noir. Une peine plancher forfaitaire de six mois de SMIC (près de 3.500 euros) sera imposée aux entreprises, lorsqu'aucun élément ne permettra de connaître la rémunération versée à un salarié non déclaré.
Toutes ces "mesures de redressement" ne sont qu'une première étape avant les réformes structurelles prévues en 2008 sur les retraites, le financement de la santé et celui de la protection sociale. "On ne se contentera pas de colmater les fuites", a prévenu Eric Woerth.
Après les propos tenus par François Fillon sur la « faillite » française ou sa « situation critique » ces derniers jours, le projet de financement pour la sécurité sociale sonne pour certains une ère de rigueur économique et ne contente pas la gauche, loin s'en faut (voir encadré). Le PS propose des dispositifs alternatifs, comme la taxation des stock-options (voir encadré), qui ne figure pas encore au programme du gouvernement.
Dans ce contexte, les discours du Premier ministre, indicateurs pessimistes à la clef -une hypothèse de croissance de 2,2% pour 2008, démentie par Bruxelles ou un déficit public proche de 41,5 millions d’euros- paraissent d'autant plus alarmistes. Une position qui cadre mal avec les incantations sarkoziennes en vue d’un « choc de confiance » et d’un « choc de croissance ». Une invitation, quelque peu à contretemps peut-être, à l’austérité…
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