Et si la sécheresse durait des mois?
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La France peut-elle manquer d'eau?
C'est déjà le cas des agriculteurs et plus spécifiquement des éleveurs. Ils sont soumis à des restrictions d'usage de l'eau dans 26 départements. Selon le BGRM, “58% des réservoirs affichent un niveau inférieur à la normale. C’est le cas sur la plus grande partie du Bassin parisien et dans le Sud-Ouest pour plusieurs grands aquifères.”-
Quelles conséquences pour les particuliers?
Aucun souci pour l'eau potable. Les 550 000 m3 consommés chaque jour par exemple par les Parisiens proviennent de sources d'approvisionnement suffisamment diversifiées pour limiter les risques. La région parisienne peut aussi faire appel à ses quatre barrages réservoirs qui sont aux 3/4 pleins. Des restrictions de l'usage de l'eau pour le lavage des rues ou l'arrosage des parcs pourraient être prises dans les grandes villes. -
Quelles mesures peuvent être prises?
26 départements sont déjà concernés par des mesures limitant l'usage de l'eau. En Poitou-Charentes, la région la plus touchée, des restrictions drastiques ont été mises en place : baisse d'au moins 50% des prélèvements, interdictions d’arroser les espaces verts, de remplir les piscines… -
Faudra-t-il un impôt sécheresse?
“Trop tôt pour le dire” a affirmé hier sur France-Info la ministre de l’Ecologie Nathalie Kosciusko-Morizet. Le ministre de l’Agriculture Bruno Le Maire a quant à lui annoncé qu'il allait demander à Bruxelles le versement anticipé d’une aide financière pour aider les éleveurs. En 1976, le gouvernement avait annoncé une aide aux agriculteurs de 1,3 milliard d’euros financée par ce type d'impôt exceptionnel. -
Ce phénomène est-il exceptionnel?
Oui explique Michel Schneider, de Météo France: “On a un état de sécheresse des sols superficiels qui
correspond à ce qu'on a normalement courant juillet, avec des records jamais atteints depuis 1959 à cette période de l'année sur une partie du pays”. Le mois d'avril a déjà été classé “au second rang des mois d'avril les plus chauds depuis le
début du XXe siècle”. -
Comment peut-on l'expliquer?
Un anticyclone est une masse d’air de haute pression, caractérisée par de l’air descendant qui empêche la formation de nuages. Souvent associé à un temps sec et clair, il peut favoriser la sécheresse s’il s’installe durablement sur un territoire. C’est ce qui se passe en ce moment en Europe. On peut même parler de blocage, car l'anticyclone persiste depuis des semaines et empêche les perturbations océaniques d’apporter la pluie. L’Organisation météorologique mondiale (OMM) l'a qualifié de “ très stable”, la situation pourrait donc se prolonger... -
Peut-on comparer avec 1976?
Pas tout à fait selon Michel Schneider qui explique que cette année là “ les sols se sont asséchés plus tardivement qu'actuellement car même si durant la période de recharge des nappes phréatiques, les précipitations avait été plus déficitaires, les températures de printemps avaient été plus fraîches”. - Cette sécheresse va-t-elle aggraver les risques d'incendies?
Plusieurs de nos voisins y font déjà face. Au début du mois, des centaines d'hectares de landes ont été la proie des flammes en Ecosse, en Angleterre et en Irlande du Nord, où le climat est pourtant traditionnellement humide. Des feux de dunes ont aussi été signalés dans les régions côtières des Pays-Bas. Dans certaines parties du nord de l'Allemagne, le niveau de risque d'incendies forestiers a atteint son niveau maximal.
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