Esclavage: Bordeaux face à son passé de port négrier
Entre 1672 et 1837, près de 500 expéditions maritimes déportèrent d'Afrique environ 130 000 esclaves vers les Antilles. Leur point de départ : Bordeaux, deuxième port négrier de France, après Nantes.
Une nouvel espace permanent dédié au commerce atlantique au Musée d'Aquitaine a été inauguré aujourd'hui par la ministre de l'Intérieur, Michèle Alliot-Marie à l'occasion de la journée nationale de la commémoration de la traite des noirs.
Jusqu'à présent, seul le buste de Toussaint Louverture, père de l'indépendance de Haïti, installé sur la rive droite de la Garonne, rappelait le passé esclavagiste de la cité bordelaise.
Gravures, cartographies et vidéos sur l'enfer des traversées atlantiques : l'exposition revient sur "l'âge d'or "de Bordeaux qui s'enrichit et voit son économie bondir par la traite négrière.
Mais c'est surtout au commerce de denrées produites par les esclaves que la ville doit sa richesse. A la veille de la Révolution, Bordeaux accaparait près de la moitié du commerce français en envoyant vers les "îles à sucre" deux fois plus de navires que Nantes ou Marseille.
L'association "divercités" qui œuvre depuis 10 ans pour la reconnaissance de ce passé longtemps occulté par la ville, salue cette exposition.
Le maire de Bordeaux, Alain Juppé souhaite que l'exposition "aide à comprendre sans anachronisme culpabilisateur" et "refuse toute amnésie".
Marine Pennetier, avec agences
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