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Eric Besson renonce aux tests ADN

Le ministre de l'Immigration renonce à signer le décret d'application sur les tests ADN pour le regroupement familial. Motif: il n'est pas "en mesure" de mettre en oeuvre ces tests dans les délais qui lui sont impartis.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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  (Radio France © REUTERS)

Trop d'exigences, pas assez de temps, le ministre de l'Immigration Eric Besson a annoncé, hier, qu'il refusait de signer le décret d'application sur les tests ADN.

"Le législateur a émis tellement de contraintes que le décret d'application n'est pas possible dans l'état", a-t-il constaté.

Exemple avancé par le ministre: "nos consulats ne sont pas
équipés pour ces empreintes génétiques parce que, comme ce sont des
prélèvements biologiques, il faut que ce soit fait par un médecin".
Or, "il n'y a pas de médecin dans nos consulats".

En 2007, la France a adopté un amendement à la loi sur la maîtrise
de l'immigration, autorisant le recours à des tests ADN pour le
regroupement familial. Le Sénat a toutefois modifié le texte initial en restreignant les modalités d'application.

Selon Eric Besson, cette disposition avait suscité "une émotion très palpable, qui a nui malheureusement à l'image de la France à l'étranger". De fait, a-t-il dit, "j'ai, il y a quelques semaines, averti oralement le Premier ministre que mon analyse était que je n'étais pas en mesure de prendre ce décret".

Reste à savoir si la disposition sera définitivement rejetée, ou simplement mise de côté.

Réagissant aux propos du ministre, le président de la Ligue des
droits de l'Homme, Jean-Pierre Dubois, a émis l'espoir que la
majorité parlementaire profite de l'infaisabilité de la mesure pour y
renoncer complètement.

Pour Dominique Soppo, président de SOS Racisme, cette annonce officielle d'Eric Besson ne l'empêchera pas de poursuivre une "politique extrêmement dure envers les sans-papiers".

Le ministre de l'Immigration a également annoncé que "la
jungle" de Calais, où des centaines d'immigrés attendent leur départ pour la Grande-Bretagne, "sera détruite avant la fin de cette année".
_ "C'est devenu une zone de non-droit insupportable, avec des
violences, avec des armes, avec des trafics illicites, avec des
migrants exploités, parce que derrière ces migrants il y a des
passeurs", a-t-il souligné.

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