Emilie Moaligou, professeur à Dammartin : "On n'est pas armés pour répondre aux élèves"
"Le lundi a été un peu compliqué pour les élèves et pour les professeurs ", explique Emilie Moaligou, professeur au collège de Dammartin-en-Goële, faisant allusion à la fin de cavale des frères Kouachi à Dammartin-en-Goële. "J’ai dit aux élèves que j’étais peut-être trop dans l’émotion pour aborder les choses calmement. Je voulais m’assurer d’être claire avec moi-même avant de partager mes idées. "
Pour que les élèves évacuent leur stress, Emilie Moaligou, les a invités à dessiner, à caricaturer. "Ils y sont allés, on a beaucoup rit. Par ce biais, j’ai réussi à leur parler de la liberté d’expression et de la liberté de rire. Autrement, j’aurais eu du mal. " Une action que salue l’urgentiste et chroniqueur à Charlie Hebdo , Patrick Pelloux : "Merci de parler comme cela et de ce que vous faites. Il faut arrêter l’autocritique systématique. C’est ce qui porte les valeurs du pays et c’est cela qu’il faut faire. "
La laïcité en question
Les attentats ont été l’occasion d’aborder la laïcité. Une nécessité qui n’était pas forcément évidente pour Emilie Moagliou. "Les événements du vendredi nous ont permis d’évoquer la laïcité alors que dans ce village protégé on n’en avait pas spécialement besoin. "
"Il faut faire l’expérience de cette nécessité de laïcité. C’est ce qui nous manque parfois. C’est compliqué de transmettre ce message de manière conceptuel, et on se sent un peu seul car on n’a pas forcément été formés. On n’est pas armés pour répondre aux élèves. "
En vidéo : Emilie Moaligou et Patrick Pelloux
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