Violences dans un établissement de réinsertion scolaire, au lendemain de son ouverture
Les violences se seraient produites dans la cour de récréation. Les élèves en réinsertion étaient pourtant censés ne pas croiser les autres. Ils sont hébergés dans l'ancien internat désaffecté du collège. Ils devaient prendre leur repas en décalé. Ce matin pourtant, la rencontre -fortuite- a tourné court, puisque ces élèves venus de Seine-Saint-Denis ont "distribué coups et claques sans raison apparente", ont raconté les enseignants.
Certains élèves choqués se sont alors réfugiés dans le bureau de l'administration. La quarantaine d'enseignants du collège a décidé d'exercer son droit de retrait, en réclamant la fermeture définitive de l'unité de réinsertion. Des parents d'élèves aussi ont annoncé leur intention de retirer leurs enfants de l'établissement, en attendant que l'Établissement de Réinsertion Scolaire (ERS) ferme. Cinq des agresseurs auraient été renvoyés dans leur département d'origine par les gendarmes.
Avant ces violences déjà, les enseignants du collège ne voyaient pas la création de cet ERS d'un très bon œil. Ils avaient manifesté à la mi-octobre contre sa création, n'y voyant qu'un dispositif "disciplinaire" et sans intérêt pédagogique.
_ Réponse du ministre Luc Chatel : "Le projet de Craon est prioritairement orienté vers un retour aux fondamentaux tels que la discipline et le respect des règles".
"Respect de l'autorité, goût de l'effort et sport l'après-midi"
Les ERS ont été créés en avril dernier par Nicolas Sarkozy. Ces internats sont censés accueillir chacun "15 à 30" élèves "pour une durée d'un an au moins et disposent d'un encadrement renforcé", selon les textes officiels. Des élèves de 13 à 16 ans, exclus plusieurs fois de leurs établissements, mais ne relevant ni de l'enseignement spécialisé et adapté, ni d'un placement pénal. Nicolas Sarkozy, le 5 mai, avait expliqué que la pédagogie mettrait "l'accent sur l'apprentissage de la règle, le respect de l'autorité et le goût de l'effort", du sport "tous les après-midi" et "la découverte des métiers".
Le premier a ouvert ses portes en septembre dans les Alpes-Maritimes. Une dizaine d'autres sont annoncés pour fin novembre et dix autres d'ici la fin de l'année scolaire. Scepticisme des chefs d'établissements du SNPDEN-Unsa: " On les met à l'écart, on crée un milieu à risques, et l'histoire
montre qu'il n'y a eu que des échecs en la matière", avait déclaré Philippe
Tournier, son secrétaire général, citant l'exemple des "colonies d'enfants
difficiles" fermées au cours du XXème siècle.
Cécile Quéguiner, avec agences
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