Cet article date de plus d'onze ans.

Vidéo A Bordeaux, la précarité cachée de milliers d'étudiants

Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min - vidéo : 3min
Les fins de mois difficiles des étudiants
Article rédigé par franceinfo
France Télévisions

Les étudiants se serrent la ceinture en silence. Selon une enquête de l'Observatoire de la vie étudiante, plus de la moitié ont des fins de mois difficiles. Reportage à Bordeaux, dont l'image de ville bourgeoise cache des campus rongés par la précarité.

Bordeaux côté Garonne a pourtant l'image d'une ville riche... mais côté campus, une partie de ses 80.000 étudiants vit une précarité presque taboue. Selon le Relais Santé, "7.000 étudiants se nourrissent difficilement, 3.000 sont en sous-nutrition, ne peuvent pas manger, se soigner, payer leur loyer : le nombre d'impayés au Crous augmente." Deux d'entre eux se sont confiés à Frédérique Maillard et Pascale Conte pour le GrandSoir3.

Alix, 22 ans, en master de psycho, n'a pas droit à une bourse car les revenus de ses parents dépassent le plafond. Avec deux autres enfants scolarisés, ils ne peuvent lui donner que 300 euros par mois, en payant son loyer. Il n'est pas rare qu'elle saute des repas. "J'ai perdu un peu de poids, ça s'accompagne de fatigue... C'est vrai que pour étudier, c'est pas le meilleur état." Alors Alix s'est inscrite à l'atelier cuisine de la banque alimentaire dans un camion installé sur le campus, pour apprendre à manger bon marché et partager avec les autres étudiants. Il y a aussi une association qui distribue des paniers de fruits et légumes à prix coûtant.

Alexis, 22 ans, en master de droit, a une bourse mensuellle de 470 euros. Pour s'en sortir, il garde des enfants tous les jours. Mais son travail qui lui coûte de l'argent : il a dû emprunter pour s'acheter une voiture. Il travaille 20 heures par semaine, quitte à rater des cours. Pourtant, il est conscient d'avoir de la chance. Chaque année en France, 150.000 jeunes quittent le système scolaire sans aucun diplôme.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.