Trop de jours de classe non assurés selon les parents d'élèves de la FCPE
La FCPE a un outil pour mesurer ces absences non remplacées, le site internet "ouyapacours". Il recense toutes les heures ou les journées de classe sans enseignant. La nouveauté cette année, c'est que ces absences concernent aussi l'école primaire. Selon les estimations de la FCPE, ces 6.000 jours de classes non assurés seraient "la fourchette basse", la vérité tournant plutôt autour de 10.000 jours. Une situation qui perdure malgré la création de 35.000 postes par l’Education nationale depuis 2012.
Une pétition des parents d'élèves pour dénoncer le problème
A Paris, des parents d'élèves du 15ème arrondissement ont même lancé une pétition sur Internet. Dans cette pétition, ils demandent à la ministre de "mettre un terme à ces dysfonctionnements dans les remplacements" .
À l'école Olivier de Serres par exemple, les élèves d'une classe de CM2 ont été particulièrement lésés, leur enseignant absent n'a pas été remplacé correctement depuis le 4 janvier. "Nous avons une classe de CM2 dont les enfants ont perdu six semaines d'école, six semaines où ils n'ont eu aucun apprentissage, avec des remplacements deux jours par ci deux jours par là, les enseignants remplaçants étaient ensuite affectés dans d'autres écoles. On demandait même parfois aux enfants de rester chez eux, ils étaient parfois dispersés dans des classes d'autres niveaux... On est fortement mécontents de la situation" , explique Véronique Chauffard, représentante de la FCPE.
Des recrutements insuffisants selon les syndicats
Selon la FCPE, 40 enseignants contractuels ont déjà été recrutés à Paris depuis le mois de septembre pour les écoles primaires. L'an dernier, cet appel à des maîtres non formés avait commencé en mars, mais visiblement les 35.000 créations de postes d'enseignants au niveau national depuis 2012 n'ont pas suffi. Le rectorat de Paris annonce 30 créations de postes de remplaçants à la rentrée prochaine, mais pour les syndicats, c'est encore trop faible par rapport aux besoins.
"Nous ne sommes pas surpris" par ces chiffres "parce que ce qu'y certain c'est que le non remplacement d'enseignants en maladie ou en congé maternité n'est pas nouveau", a déclaré Sébastien Sihr, secrétaire général du SNUipp-FSU (syndicat national unitaire des instituteurs et des professeurs des écoles), vendredi sur France Info. C'est un phénomène qui perdure jusqu'à finalement devenir une sorte de norme."
"Il manque encore 1.731 postes de remplaçants par rapport à 2008"
Le constat est d’autant plus inquiétant pour Hervé-Jean Le Niger, l’un des responsables de la FCPE, que "cela concerne maintenant le premier degré, maternelles et primaires". Les enfants de primaire se retrouvent soit dispersés dans d’autres classes avec des surcharges d’effectifs, soit devant des remplaçants qui ne sont pas des titulaires, qui sont des contractuels recrutés à Pôle Emploi sans formation" , a-t-il précisé, ajoutant que "même s’ils ont une certaine qualification, ils n’ont pas de formation pédagogique pour le remplacement."
De son côté, dans un communiqué, le ministère de l'Education estime que "la situation s'est largement améliorée depuis 2012" grâce à la création de 35.000 postes dans l’Education nationale.Le ministère rappelle aussi que le nombre avancé par la FCPE représente moins de 0,03% du total des jours de classe qui ont eu lieu depuis la rentrée dans les écoles (sur un total de 30 millions de journées de classe).
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