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Témoignage "On est dans l'incompréhension" : à Rouen, des centaines de professeurs stagiaires n'ont pas reçu leur défraiement de stage depuis janvier

Ces étudiants en master "Métiers de l'Enseignement, de l'Éducation et de la Formation" étaient censés recevoir une gratification d'environ 120 euros par mois. Ils attendent depuis janvier.

Article rédigé par Noémie Bonnin
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Ces futurs professeurs n'ont pas reçu leur défraiement de 120 euros depuis le mois de janvier.  (PHOTO D'ILLUSTRATION / LIONEL VADAM / MAXPPP)

"On attend, on attend et il n'y a rien qui arrive". Alexia, future professeure de philosophie, ne décolère pas. Elle fait partie de ces centaines de futurs professeurs rouennais qui attendent leur gratification de stage depuis le mois de janvier. 

À l'heure où le président Emmanuel Macron a promis lors de sa campagne d'accroître la rémunération des enseignants avec des missions supplémentaires, voilà une histoire qui fait tâche : ces étudiants en master "Métiers de l'Enseignement, de l'Éducation et de la Formation" (Meef) n'ont toujours pas reçu la somme de 120 euros pour le stage qu'ils doivent effectuer durant une journée, chaque semaine, dans un établissement scolaire. 

"Ça nous donne un aperçu du métier qui n'est pas idéal"

Alexia

future professeure, stagiaire dans un lycée d'Evreux

Alexia passe actuellement deux matinées par semaine en stage dans un lycée d'Evreux, à une soixantaine de kilomètres de Rouen. En plus de la gratification, elle n'a pas non plus reçu le défraiement de transports d'une soixante d'euros. Cette mésaventure ne la rassure pas : "On est dans l'incompréhension. On décide de s'engager dans un métier qui requiert un bac +5 et un concours pour avoir une assurance d'emploi", explique-t-elle. "En fin de compte, on se retrouve à ne pas être payé pour un stage.

Les dossiers sont en cours de régularisation, selon le rectorat de Normandie

Anaïs étudie pour devenir professeur des écoles. Elle assure n'avoir reçu que des réponses floues, voire contradictoires, à ses questions concernant ce retard de paiement. "La somme n'est pas mirobolante mais quand on est étudiant, chaque pièce compte", avance l'étudiante. Elle doit, chaque vendredi, se déplacer de 100 kilomètres pour se rendre à son établissement de stage. "Avec la hausse du prix de l'essence, ça compte énormément.

Le rectorat de Normandie affirme que les dossiers des 900 étudiants de master sont en cours de traitement. Il en reste par ailleurs plus de 700 à régulariser. Selon lui, c'est la nouvelle mise en oeuvre de ce défraiment de stage qui a posé problème. Selon le syndicat d'enseignants Snes, ces retards de paiement ont également eu lieu dans d'autres académies, notamment à Lille, Toulouse, Nice ou Lyon.

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