Service national universel : la secrétaire d'Etat en charge de la jeunesse évoque une obligation, après l'avoir écartée cet été
Le SNU, le service national universel pourrait devenir obligatoire. Interrogée mardi 19 septembre par le média en ligne Brut, Prisca Thévenot, la secrétaire d'Etat en charge de la jeunesse, affirme qu'il faut que le SNU "puisse être un passage républicain pour toute une génération. Il n'y a pas de tabou. Aujourd'hui, la réalité est de mettre en place toutes les modalités d'exécution pour qu'au niveau national et territorial, le SNU soit prêt à être généralisé". Prisca Thévenot défend "une obligation, qui sera une généralisation".
Pourtant, le 4 août, la même Prisca Thévenot tenait un discours différent, rassurant pour les syndicats enseignants, vent debout contre toute généralisation.
"Il n'y aurait rien de pire que de forcer un jeune à aller faire le Service National Universel. Ce serait même contre-productif."
Prisca Thévenot, secrétaire d'Etat en charge de la jeunessesur franceinfo, le 4 août
La ministre revient désormais sur la ligne initiale d'Emmanuel Macron, qui promettait dans son programme pour l'élection présidentielle de 2017 "un service national de courte durée, obligatoire et universel".
Pas de date précise
De là à mettre cette volonté en pratique, il y a un pas. À ce jour, il n'y a pas de loi en préparation pour généraliser le SNU. La piste d'un référendum à ce sujet a été évoquée, lors de la réunion entre le président de la République et les chefs de partis, le 30 août dernier à Saint-Denis.
"Sur une date précise ou sur les modalités de décision, ce n'est pas l'enjeu du moment", a précisé Prisca Thévenot sur franceinfo mercredi 20 septembre. Pour elle, "de façon très claire, l'enjeu du moment est surtout à rappeler, expliquer ce qu'est réellement le service national universel", car "aujourd'hui, force est de constater qu'il est mal compris et souvent caricaturé".
Une "ambition politique"
"Est-ce que le service national universel a vocation à devenir un passage républicain pour chaque jeune de notre nation ? La réponse est oui. Sur cette ambition-là qui est portée depuis 2017, il n'y a pas de nouveauté, soyons très clairs. Il y a simplement une réaffirmation d'une volonté et d'une ambition pour tout notre pays", a assuré Prisca Thévenot.
La prédécesseure de Prisca Thévenot, Sarah El Haïry, avait annoncé en juin la possibilité pour tous les élèves de seconde volontaires d'effectuer ce service sous la forme d'un stage de 12 jours, sur le temps scolaire, dès mars 2024.
Que chaque jeune puisse effectuer le SNU est "une ambition politique", explique désormais Prisca Thévenot en privé. Impossible de dire comment pourrait être formalisée cette obligation. Aucun projet de loi en ce sens n'est actuellement dans les cartons. La piste du référendum a quant à elle été évoquée à l'occasion des Rencontres de Saint-Denis autour d'Emmanuel Macron et des chefs de partis, en août. "Faire Nation" est l'un des slogans du moment, alors que le président de la République est toujours en quête d'une réponse politique après les émeutes du début de l'été.
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