Sécurité des établissements scolaires : que sont les EMS, ces équipes mobiles de sécurité mises en place depuis douze ans ?
Les ministres de l'Éducation, de l'Intérieur, de la Justice se réunissent, jeudi 4 avril, place Beauvau avec l'ensemble des recteurs, procureurs généraux et préfets pour une réunion interministérielle sur la sécurité à l'école. À l'issue, un plan sera présenté et les contours de la prochaine "force mobile scolaire" seront précisés. Elle a été annoncée par la ministre de l'Éducation Nicole Belloubet il y a quelques jours pour résoudre les situations de crise. À ce jour, les établissements scolaires peuvent déjà faire appel à des "équipes mobiles de sécurité", un dispositif créé en 2009. Il en existe dans chaque académie et leur organisation est départementalisée.
Ces EMS sont placées sous la responsabilité directe du recteur d'Académie, qui dispose à ses côtés d'un conseiller technique "sécurité" issu le plus souvent des rangs de la police ou de la gendarmerie. Elles ont une triple mission de sécurisation de l'établissement, de prévention et d'accompagnement. Dans l'académie de Versailles, ces EMS sont intégrés aux centres académiques d'aide aux écoles et aux établissements, des dispositifs qui, eux, existent depuis 2001 et comptent une cinquantaine de personnes.
Gérer les situations de crise
Concrètement, ces centres académiques qui existent depuis une vingtaine d'années s'occupent du climat scolaire, détaille Mathieu Court, responsable du site de l'Essonne, en région parisienne. Il intervient sur "la qualité de vie au sein d'un établissement, les qualités relationnelles et de travail entre les personnels et les élèves, entre les personnels eux-mêmes, avec les familles", explique-t-il. Sollicités par le rectorat, ces EMS peuvent gérer des crises comme des décès, des suicides, accidents ou maladies d'un membre du personnel ou d'un élève.
Ils peuvent aussi intervenir "suite à des notions de rixe aux abords des établissements, des gestions de crise suite à des intrusions dans les établissements, ça peut être une aide à l'évacuation des élèves", énumère Karine Bednar, responsable du site dans le Val d'Oise. Dans ces cas-là, ils interviennent "avec les forces de sécurité intérieure qui sont, bien entendu, les premières à être mobilisées pour accompagner les établissements scolaires", précise Mathieu Court.
Les EMS de plus en plus sollicitées
Dans ces EMS, il y a des conseillers, des CPE, des directeurs, des psychologues, ou d'anciens surveillants ou policiers habitués à gérer des élèves difficiles. Sans avancer de chiffres, ces deux responsables s'accordent à dire qu'ils sont davantage sollicités ces dernières années pour un climat scolaire violent surtout au collège. "Le signalement augmente au niveau des enseignants. Ce sont des insultes, des remises en question permanentes sur l'enseignement, jusqu'à des menaces physiques et les micro-violences entre les élèves", témoigne Karine Bednar. Ce sont "de nouvelles formes de violence qui apparaissent avec l'usage des réseaux sociaux et le cyberharcèlement", abonde Mathieu Court.
"C'est peut-être l'intensité des violences qui est plus forte."
Mathieu Court, responsable du centre académique d'aide aux écoles du 91à franceinfo
Alors que pensent-ils de cette nouvelle force mobile scolaire annoncée par le ministère de l'Éducation et qui pourra être déployée en fonction des besoins sur tout le territoire en 48 heures ? Karine Bednar, responsable du centre académique du Val-d'Oise, botte en touche. "On est déjà un service académique qui procéde à du renfort entre nous, donc on s'adaptera", concède-t-elle seulement. Mathieu Court, responsable du centre académique du 91, lui, conclut : "Si l'objectif est de favoriser le bien-être du personnel et la réussite des élèves, toute initiative est bienvenue".
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